En plus de l'élimination de quatre dangereux terroristes en moins d'une semaine, 6 personnes chargées d'organiser le soutien en ville sont sous les verrous. La décision des forces de sécurité d'acculer le terrorisme dans ses derniers retranchements donne des résultats plus que probants. En anéantissant les bases arrière de Djeridat et d'Affourou dans la wilaya de Bouira, les forces de lutte contre l'intégrisme ont amené les hordes de Hattab à tenter de réinvestir les villes et à mener une guérilla urbaine. C'est cette option qui explique l'attentat de Bouira qui a fait deux victimes parmi les policiers et un civil. La volonté des hommes de Hattab de remonter le moral de ses troupes par des actes impressionnants butera sur la vigilance des forces de sécurité qui tout en menant la lutte sur le terrain ont un oeil sur les réseaux de soutien. La conclusion, à savoir qu'il n'y a pas de tentative quand il n'y a pas un soutien local, est plus que vérifiée. L'opération de traque engagée après l'attentat à la bombe contre un convoi militaire à Lakhdaria et qui s'était soldée par la mise hors d'état de nuire de trois dangereux terroristes, les nommés Nedjar Ahmed et Hamdache Arezki et le sinistre chef du groupe, Oukad Mourad, abattu aux abords de la dense forêt de Ghedioua en amont de la ville de Kadiria, a permis l'arrestation d'un important réseau de soutien. La région de Kadiria, connue pour sa sympathie pour les hordes terroristes dirigées par Kazouit puis Mahdi Younès, reste la seule de la wilaya de Bouira à connaître un intense activisme. 80% des attentats perpétrés dans la wilaya depuis l'année dernière l'ont été dans les communes de Kadiria. Cet activisme, favorisé par le déplacement de l'unité militaire stationnée à S'lama, ne pouvait être aussi intense sans une complicité locale. Agissant dans ce sens, les forces de sécurité ont diligenté des enquêtes qui ont abouti à l'arrestation de 6 personnes toutes soupçonnées d'appartenir à la phalange El Farouk qui englobe les seriates qui écument la région. Ces individus se chargeaient d'approvisionner les terroristes en denrées alimentaires, de fournir les renseignements sur les déplacements des forces de l'ordre et de préparer le terrain en cas d'incursion en ville. Résidant aux alentours du massif forestier de Begas, les personnes incriminées sont aussi connues pour leur adhésion aux idéaux du parti dissous et n'activaient pas par peur mais par conviction. La présence terroriste dans cette forêt est avérée surtout que le site est une jonction entre Boumerdès-Bouira-Tizi Ouzou- et Médéa. Le terroriste, originaire de Draâ El-Mizan abattu lors d'une ronde de surveillance par les patrouilles militaires confirme cette thèse. Un simple recoupement des informations permet de confirmer l'importance jouée par cette région dans l'activisme. L'arrestation d'un groupe de soutien à Draâ El-Mizan, dirigé par L. Ali, fils d'un terroriste notoire abattu à Kadiria, permet de localiser cette activité terroriste dans un triangle qui irait de Kadiria-Boumerdès (forêt de Djarrah) à Draâ El-Mizan. Bouira avec ces différents coups de filet, vit les derniers moments d'une décennie qui aura coûté la vie à des centaines de personnes et aussi des milliards de dinars de pertes.