L'opération touchera, dans un premier temps, Tizi Ouzou, Jijel, Mascara, Sidi Bel Abbès, Blida, Constantine et Boumerdès. Mettant à exécution les nouvelles mesures de lutte antiterroriste, les forces de sécurité procèdent désormais à l'affichage des photos des terroristes recherchés. L'opération vient de commencer au niveau de la wilaya de Jijel où les noms et les photos de 17 terroristes, jugés très dangereux, ont été affichés ces dernières 48 heures. Sur ces photos, on reconnaîtra facilement d'anciens éléments du GIA (Groupe islamique armé) ayant fait allégeance au Gspc (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) depuis 2002. Dans un premier temps, cette mesure a concerné la région de Taher, et les services de sécurité ainsi que l'Armée s'engagent dans les jours à venir à généraliser l'opération. Ainsi, la même opération a été entamée, la semaine dernière à Djelfa et Mascara, pour s'étendre ensuite aux wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès et certainement d'autres régions. Elle concernera notamment les derniers fiefs du Gspc et les régions où il y a une intensification des attentats terroristes. Le but étant d'isoler totalement les terroristes des réseaux de soutien qui leur prêtent assistance. Cette nouvelle action, qui sera suivie par d'autres, vise essentiellement à impliquer davantage les citoyens et les faire participer à l'éradication de la menace terroriste. Partant de ce fait, la mesure s'impose dans l'échiquier sécuritaire. Il est donc tout à fait rationnel de faire montre de patience avec les citoyens. Leur mobilisation contribuera, à ne pas en douter, à mettre les groupes armés dans l'embarras et à fragiliser leur champ d'action. S'inspirant ainsi des méthodes de lutte ayant prévalu en 1996, les services de sécurité ont jugé nécessaire de remettre cet acquis au profit de leurs investigations. C'est aussi grâce à cette tactique que des noyaux du GIA ont été démasqués à Alger, Sidi Bel Abbès, Blida, Constantine et à Jijel L'exploitation de la nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme intervient systématiquement après une montée spectaculaire des attentats. La stratégie déjà pratiquée durant les années 90 avait abouti à des résultats probants et satisfait les investigations des services de sécurité. Plusieurs terroristes avaient été neutralisés surtout après avoir été signalés par les citoyens, alors que plusieurs réseaux logistiques ont été démantelés. La démarche vise également la maîtrise du temps. En tant que corps averti, l'Armée nationale populaire, pour mieux cerner le phénomène, tient à mettre à son profit cette méthode. L'affichage des noms et photos des 17 terroristes à Jijel n'est pas fortuit, puisqu'on croit savoir de sources bien informées, que des terroristes ont tenté de se faufiler dans la ville pour bouleverser une paix sécuritaire chèrement payée et perpétrer une attaque kamikaze contre une caserne de la marine. Jijel, dont les maquis sont connus pour ses nombreuses caches et sa dense végétation, continue d'être le fief privilégié des groupes terroristes. Après l'AIS, le GIA, c'est le Gspc qui tente, non sans difficultés, à en faire un centre d'intervention structuré. La dernière offensive militaire effectuée sur les massifs montagneux de cette ville, a eu lieu à Seddet en 2006, où pas moins de 53 terroristes ont été abattus. C'est dans cette ville également que les Algériens découvriront le visage d'une mère ayant pris les armes contre la bête immonde après l'assassinat, sous ses yeux, de son propre fils. Et c'est là aussi que les nouvelles recrues de Constantine ont été acheminées. Elles sont 40 et âgées de 19 à 25 ans. Des témoins oculaires de la région de Jijel nous ont confié hier que les barrages mobiles et fixes ont été renforcés entre El Milia et Jijel. C'est la fouille au corps qui y est pratiquée alors que les services de sécurité sur le terrain usent de détecteurs d'explosifs. Comme pour les wilayas d'Alger et Boumerdès, les services de sécurité chargés de la lutte antisubversive à Jijel ont renforcé le dispositif militaire en intensifiant et en concentrant leurs interventions à tous les niveaux, y compris par la vérification de l'identité des voyageurs.