Longtemps la question des droits T. V. a constitué un frein dans le développement du football national. Un million de dinars par an. C'est la somme versée par la FAF à chacun des 16 clubs de la division I au titre des droits TV de retransmission des matches de championnat en direct. Comme ces droits se sont étalés sur trois années, ce sont 3 millions de dinars que chacun d'eux a enregistrés comme rentrée dans son compte en banque. Cependant, la FAF s'est servie au passage. Après avoir pris sa quote-part sur ces droits, elle a «empoché» toutes les sommes dues par ces clubs au titre des amendes et des recettes enregistrées aux guichets des stades à raison de 50.000 DA par rencontre. Au total, c'est un beau pactole que la Fédération a récupéré, ce qui a fait dire à son président, M.Mohamed Raouraoua, qu'«aujourd'hui, tout le contentieux financier FAF-Clubs est aplani». Cette déclaration, il l'a faite mardi dernier à l'issue de la réunion qu'il a tenue avec les responsables des clubs de la Division I. Ces derniers ont fait montre de beaucoup de compréhension et ont assuré le président de la FAF de leur soutien. D'autant qu'il leur a annoncé qu'à partir de la saison prochaine, tous leurs déplacements en championnat seront pris en charge par l'Etat. Il y a que les dirigeants de clubs ont attiré l'attention de M.Raouraoua sur le fait qu'en matière de recettes de stade, ce n'est pas le Pérou et que s'il arrivait qu'un match fasse le plein, les trois quarts du public appartiennent au clan des resquilleurs. Ce après quoi le responsable fédéral leur a recommandé de signer des conventions avec des sociétés de gardiennage qui pourront les aider à juguler cet abus de resquilleurs. Par ailleurs, ils ont souligné que le montant des droits TV était dérisoire compte tenu d'un niveau de vie sans cesse en hausse. Entre l'Entv d'hier et celle d'aujourd'hui, la différence est énorme. La télévision algérienne, selon eux, a su négocier le tournant qui mène vers la commercialité et le marketing. Il n'y a qu'à voir les longues, très longues minutes de publicité qui défilent sur le petit écran. Les responsables de clubs veulent avoir un pourcentage sur celles qui passent à l'occasion de la retransmission des matches comme cela se fait notamment en Europe. Ces présidents ont parfaitement le droit de défendre les intérêts de leurs clubs. Mais ils devront savoir qu'un annonceur est lui aussi libre de choisir la plage horaire qu'il juge la plus apte à promouvoir son produit. Actuellement, c'est celle qui précède et celle qui suit le journal télévisé de 20h qui est la plus demandée. Pour que l'annonceur accepte une publicité en plein après-midi (l'heure des matches de football), il faut qu'il soit sûr que cela soit suivi par un grand nombre de téléspectateurs. En l'absence d'instituts de sondage, il est difficile de se faire une idée sur ce nombre. Cependant, on peut être sûr que la qualité du spectacle a de l'importance sur l'indice d'écoute. Or, l'on sait que nos rencontres de championnat sont d'une affligeante médiocrité et elles sont loin de faire de la promotion au football. Partant de là, il est difficile de croire qu'un match de football soit un facteur stimulant pour un annonceur. Incontestablement, nos clubs ont encore du pain sur la planche s'ils comptent attirer les sponsors. Et avec leurs maigres recettes aux guichets, l'avenir pourrait ne pas s'annoncer radieux pour eux.