La Bibliothèque nationale d'El-Hamma accueillera du 13 au 18 décembre cet important événement. Le livre est-il un objet de luxe? Vide juridique et culturel a fait de ce qui a été le meilleur compagnon de l'homme, une rareté. 2000 DA le livre scientifique, 800 DA minimum pour un livre littéraire. Un dictionnaire, outil de travail, indispensable dans chaque maison est carrément hors de prix: 10.000 DA. C'est pratiquement le salaire mensuel d'un fonctionnaire moyen. Il est clair pour tout le monde que le livre demeure inaccessible. Lors du 7e SILA (Salon international du livre algérien) tout le monde était plein d'espoir et de bonne volonté. Puisque importateurs ou libraires, les professionnels du livre ont pris la parole lors des conférences-débats pour souligner les vrais problèmes de l'industrie du livre en Algérie. Entre autres cette exorbitante taxe douanière de 15% et une TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) fixée à 7%. Tout le monde s'accorde à dire que «les problèmes du livre sont dus essentiellement à une absence totale d'une politique du livre chez nous». Ceci n'empêchera pas ces derniers de faire quelques tentatives individuelles pour arriver à rendre la lecture plus accessible. Car, après tout, c'est le but qui doit être atteint. Un programme appelé Campus, lancé en octobre dernier, par la maison d'importation Oméga, en collaboration, avec les maisons d'éditions Dalloz, Dunod, Masson, Nathan et Colin a été bénéfique aux étudiants, puisqu'il leur proposait des tarifs spéciaux. Evidemment ceci était loin de pouvoir prétendre régler la question du livre. A rappeler que ces professionnels du livre parallèlement à ces tentatives individuelles, misaient tout sur la loi de finances 2003. Une loi qui aurait pu ou aurait dû annoncer la fin du cauchemar. Mais voilà, une fois la loi de la dernière session parlementaire connue, c'est la déception générale. Aucune exonération de taxes n'est prévue. Le syndicat professionnel du livre décide de réagir et ce, en organisant les 11,12, 13 et 18 décembre les assises du livre. Il s'agit d'un séminaire dressé sous le patronage du ministère de la Communication et de la Culture. Cette manifestation se tiendra à la Bibliothèque nationale. Elle sera animée et encadrée par le directeur du livre à l'Unesco Alvaro Garzon qui est aussi l'auteur d'un diagnostic sur l'Algérie datant de 1999. Un diagnostic qui n'était normalement que la première étape d'un programme parfaitement tracé. la deuxième étape, celle des recommandations, n'a jamais vu le jour selon Mme.Radia Abed: «A cette époque le pays était loin d'être stable. les ministres changeaient tous les mois et les programmes ne pouvaient être poursuivis normalement» et d'ajouter: «Ces assises du livre visent à faire rencontrer tous les professionnels du livre. On compte mettre à jour l'état des lieux puis dresser un bilan complet afin de trouver des solutions concrètes». Sur la manière dont se déroulera le séminaire, elle déclare: «On a fait appel aux compétences nationales pour tenir cinq ateliers principaux qui traiteront des questions les plus importantes (la lecture, l'importation, le problème des bibliothèques, l'édition et l'impression)». L'APN et le Sénat prendront compte le 18 de l'avant-projet de loi. Un avant-projet présenté par ces assises pour tenter de relancer et développer le secteur du livre. Il ne reste plus qu'à souhaiter que tout se déroule bien pour le bien-être de la lecture mais surtout des lecteurs en Algérie.