Le fixe deviendra-t-il le parent pauvre du processus de développement et de modernisation des communications téléphoniques en Algérie? Contrairement à ce qui était annoncé à grands coups de manchette dans certains journaux, les tarifs des communications téléphoniques fixes resteront sans changement au moins jusqu'en 2004. En effet, à la faveur de sa réunion organisée il y a quelques jours, l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt) a décidé, par la voix du président du conseil, qu'Algérie Télécom et Orascom Télécom Algérie sont tenus d'appliquer, à compter du 1er janvier 2003 et ce, jusqu'au 31 décembre de cette même année, une taxe de terminaison d'appel identique entre les réseaux AMN et Djezzy. En clair, cela voudrait-il dire que les tarifs des communications téléphoniques ne seront pas augmentés durant toute cette année qui s'annonce? Au vu des tâtonnements et du manque de visibilité qui a caractérisé jusqu'à présent le secteur des télécommunications en Algérie, une autre option, prônant le contraire de ce qu'implique cette mesure, n'est pas non plus à écarter pour les prochaines semaines ou les prochains mois. Faut-il rappeler que jusqu'à ces dernières semaines, les principaux responsables de la téléphonie fixe se relayaient pour clamer à qui voulait les entendre que les tarifs des communications téléphoniques fixes en Algérie étaient en deçà de ce qu'ils devraient être selon eux, comparativement à ceux appliqués dans les pays qui ont une infrastructure de télécommunication et un niveau de développement technologique similaire au nôtre et que, par conséquent, des augmentations de tarifs étaient «économiquement» vitales? En outre, le fait que les deux opérateurs de la téléphonie en Algérie ne se soient pas encore mis d'accord officiellement sur la taxe de terminaison d'appel et dont le niveau doit se situer entre un plancher de 3 dinars et un plafond de 4 dinars par minute donne à penser que les responsables du secteur naviguent toujours à vue et n'arrivent pas, mis à part ces informations à effets d'annonce et quelques coups d'éclat de réclames purement publicitaires, à définir une véritable politique des communications téléphoniques pour le pays. Et, d'ailleurs le fait que les pouvoirs publics n'aient d'yeux ces derniers temps que pour la téléphonie mobile reléguant indirectement la téléphonie fixe au second plan de leurs priorités de modernisation du secteur, démontre que la stratégie autant marketing que de maîtrise technique des différentes phases du créneau de la téléphonie en Algérie n'est pas encore au point. Ainsi, de l'avis des experts de l'Arpt en la matière, l'étude de tarification basée sur des données réelles de coûts et de trafics, montre que les tarifs pratiqués par Algérie Télécom sur son réseau mobile AMN ne reflètent pas la vérité des coûts et sous-tendent l'existence d'une sorte de «subvention croisée» entre le fixe et le mobile de cet opérateur anormalement supportée par les abonnés du fixe au profit des abonnés du mobile. Ce type de dysfonctionnements n'a pas été enregistré d'après ces experts dans les pays qui ont rationnellement su entamer le processus d'équipement de leur territoire en téléphonie mobile tout en renforçant et en modernisant leur réseau de téléphonie fixe. Régis, de surcroît, avec les mêmes paramètres et critères de gestion moderne, ces deux types de réseau de communication se complètent et se développent au plus grand profit des abonnés consommateurs.