L'opération, supervisée par le commandement de la 2e Région militaire, se poursuit. En ratissage depuis l'attentat qui a visé, la semaine dernière, le cantonnement de la garde communale à Ouled Sidi Bouziane, dans la commune de Chorfa (Mascara) et qui s'était soldé par la mort de quatre gardes, les forces combinées ont réussi, dans la nuit de mardi à mercredi, à éliminer 6 terroristes dans les monts de Stamboul. L'ANP, qui déplore la mort de 4 djounoud au cours de cette opération, a déclenché un ratissage pour nettoyer les zones où se terrent encore quelques éléments de Katibet Essuna et Ethabet qui activaient dans les régions coincées entre Mascara, Saïda et Sidi Bel Abbes. Les monts de Stamboul, qui avaient servi, dès l'apparition du phénomène du terrorisme en Algérie, de Quartier général auxiliaire aux troupes de Kada Benchiha puis de Mustapha El-Akkal, sont restés une zone à risque, désertée par les paysans qui cultivaient les maigres bandes de terres fertiles enserrées entre des monts escarpés ou des oliveraies. En 1995, à l'occasion de la loi sur la rahma, des terroristes, qui ont été présentés à la presse après leur reddition, ont parlé d'un hôpital de campagne installé dans des grottes creusées dans cette chaîne de montagnes d'où on arrive à contrôler un vaste panorama qui englobe la plaine de Sig (avec la Route nationale Oran ou vers Oggaz), les routes de Mohammadia, Saïda, Bel Abbes et même celle qui mène vers Bouhanifia. Cette infrastructure accueillait tous les terroristes blessés dans la région Ouest. Quand la guerre avait éclaté entre Benchiha et El-Akkal, ce dernier, dans sa fuite, déménagera l'hôpital vers une cache dans la région de Mohammadia et c'est là où il sera détruit en 1997 par les forces de l'ANP qui pourchassaient le groupe auteur du massacre de 90 appelés dans un hôtel à Telagh, dans la wilaya de Sidi Bel Abbes (massacre perpétré en 1996). Cette situation stratégique a fait des monts de Stamboul une zone de repli et de cachette très sûre malgré les différentes opérations menées pour détruire l'infrastructure des groupes terroristes qui y étaient installés. Mardi dernier, au lieu dit Zemaâcha sur la route El-Gueitna - monts de Stamboul, les forces de l'ANP ont réussi à accrocher des terroristes qui tentaient de fuir vers les zones inaccessibles, situées sur les montagnes. L'accrochage, qui a duré toute la nuit, a permis d'éliminer six terroristes et de récupérer plusieurs armes. Les dépouilles des sanguinaires éliminés ont été exposées durant plusieurs heures au niveau de la place Emir-Abdelkader de Mascara pour permettre aux citoyens de participer à leur identification. Selon des sources de la région, le groupe accroché serait l'auteur de l'attaque du cantonnement de la garde communale de Ouled Sidi Bouziane. Les armes des victimes auraient été retrouvées chez les terroristes éliminés. L'opération, supervisée par le commandement de la 2e Région militaire, se poursuit et les moyens déployés laissent penser à un ratissage qui n'épargnera aucun centimètre des monts de Stamboul que les tueurs du GIA ont toujours considérés comme un sanctuaire imprenable. Pour l'histoire, les plus grands sanguinaires, qui ont commis les pires atrocités à l'Ouest (assassinat de Alloula, Hasni, le père Claverie, massacre de Telagh, faux barrage de Sig en 1998) ont fait des séjours dans ces maquis.