Abou Tourab, un parcours de haine et de mort. Les forces de l'ordre sont parvenues, la semaine dernière, à abattre un des émirs les plus sanguinaires de l'Ouest. Le terroriste Talha Hadj dit Abou Tourab est surtout connu pour avoir préparé et excuté le massacre de 36 citoyens à un faux barrage dressé le 10 octobre 1997 à l'entrée de la ville de Sig, dans la wilaya de Mascara. Ce dernier, un illettré connu pour son caractère colérique, était le chef de Djamaât el Khawaridj qui avait quitté le GIA, commandé alors par Antar Zouabri avant de rallier le groupe de Houmet Eddaoua Essalafia de Salim El-Afghani. Talha Hadj avait rejoint les maquis au mois de janvier pour sévir sous les ordres de l'émir de la région en 1994, Bentaleb Ahmed alias Khaled. Durant cette époque, il se distinguera par un caractère qui faisait de lui un terroriste craint même par ses acolytes qu'il n'hésitait pas à sanctionner au moindre manquement à son autorité. C'est d'ailleurs, durant cette période, qu'il se fera appeler Bouzned en référence à sa constitution physique imposante qui faisait de lui un terroriste craint. A la mort de son responsable hiérarchique, au mois de février 1995, il lui succédera pour entamer un épisode sanglant qui fera des routes et des douars isolés de la wilaya de Mascara des lieux à sa merci. Durant cette période, ses responsables de zone alertés par des terroristes placés sous ses ordres le feront destituer et muter à Saïda pour servir sous les ordres de Taoui Kaddour qui commandait Katibet Ethabet du GIA, stationnée dans la région. Ce sinistre terroriste avait ouvert la liste de ses massacres en effectuant une descente macabre dans le douar de Antra pour torturer un père de famille qui commandera, quelques mois plus tard, les patriotes dans la commune de Chorfa. Dans plusieurs de ses massacres, il avait sollicité son frère Kada alors étudiant à Oran. Ce dernier, outre un appui logistique, lui fournissait la liste de certains éléments des services de sécurité originaires de la région, en poste à Oran. Le 11 novembre 1995, il l'avait informé de l'arrivée d'un sergent-chef de l'ANP qui était parti à Moualda, un douar dans la région de Zahana, pour rendre visite à sa famille. Talha commandera un groupe qui ira cribler de 5 balles le pauvre père de famille. Il organisera et mènera le massacre d'un fellah dans la même région. La traque des terroristes par les forces de sécurité obligera le groupe commandé par cet émir à migrer vers les monts de Stamboul pour s'y réfugier. Il fera alors des expéditions sanglantes comme l'attaque de la brigade de gendarmerie de Zahana ou encore le faux barrage de Sig dans lequel avaient péri 36 jeunes trabendistes algérois et 2 infirmières du secteur sanitaire de Sig qui avaient accompagné à Oran une femme qui devait accoucher. Durant son parcours sanglant, il avait comme gourou un ancien du groupe de l'émir Nouh, dit Nil Houari, démantelé en 1992, un certain Ahmed Benouali éliminé par les forces de l'ordre, il y a une année. L'élimination de Abou Tourab met fin à un parcours des plus sanglants. Celui que la population de la région craint à la seule évocation de son nom a fini par tomber après l'attaque du cantonnement de la garde communale de Ouled Sidi Bouziane et qui s'était soldée par la mort de 4 gardes communaux une semaine avant la fin du ramadan.