Le secteur de l'éducation à Bouira vit, ces derniers jours, un climat de tension. L'éventualité de recourir à un débrayage n'est pas écartée par les enseignants. A l'origine de cette grogne la fameuse prime conclue entre la Centrale syndicale et le gouvernement après la bipartite. Cet acquis, qui se voulait une réponse favorable aux doléances brandies après une grève de trois jours, vient d'être revu à la baisse. Au départ, à titre d'exemple, on parlait d'environ 3000 dinars d'augmentation pour les enseignants du lycée. Cette prime promise pour le mois d'octobre dernier n'est, à ce jour, toujours pas versée. Malgré ce retard dans l'exécution, on parle de sa réduction à moins de 2000 dinars. Sans trop s'étaler sur les limites d'une telle augmentation qui, au passage, ne concerne pas les personnels manutentionnaires, les enseignants tendent à interpréter l'accord Ugta/Gouvernement comme une pure tactique visant à calmer les esprits avec l'approche des examens de fin d'année, mais aussi coïncidant avec l'organisation des élections du 10 octobre. Ces deux événements passés, c'est le retour à la case départ. Lors d'une réunion préparatoire, les délégués de certains lycées ont fustigé la Centrale syndicale qui a défendu dans cette bipartite les gros salaires. On parle notamment, d'augmentation avoisinant, les 15.000 dinars pour certains responsables. L'autre problème qui met le personnel dans tous ses états reste cette loi qui réduit les allocations familiales, quand le fonctionnaire perçoit plus de 15.000 dinars. Avec l'inclusion de cette prime, certains enseignants tombent sous l'effet de cette loi. Beaucoup ont vu leur salaire réduit malgré l'augmentation. Le nouveau directeur de l'éducation attribue ce fait à une erreur de l'ancien logiciel d'exploitation utilisé au niveau du centre payeur. Il a promis de remédier à cette anomalie et les concernés seront remboursés. S'agissant de ce centre où sont centralisés les traitements, les fonctionnaires sont, à l'unanimité, contre cette décision à l'origine des retards dans le traitement des dossiers. A quelques jours de la fin de l'année 2002, les échelons, les rappels, les heures supplémentaires... payés d'habitude aux mois de juin et juillet, ne sont toujours pas versés. Si le premier trimestre s'est déroulé dans de bonnes conditions, le second, lui, risque de connaître des perturbations, si d'ici à là, les choses ne sont pas prises en charge. En marge de ce climat d'incertitude, le nouveau directeur de l'éducation s'attelle à visiter les établissements pour être mieux imprégné de la situation. Les parents d'élèves de l'école Guendez située à la cité des 1100 Logements ont récemment transmis une demande aux autorités locales pour exiger des tables à leurs enfants. Sur place, il nous a été donné de voir des enfants assis sur du métal eu égard à la dégradation des sièges qui datent de l'année de l'ouverture de cet établissement. Le fait de positionner l'Education devant la Défense dans l'octroi des budgets par l'APN ne donne pas des résultats concrets, pensent les concernés.