La politique du shérif régulant le salon dégouline des nouvelles options sécuritaires des Etas-Unis Après avoir établi une «liste noire» des organisations et mouvements présumés terroristes (37, après avoir revu à la hausse une première liste de 26), la Maison-Blanche va dans le détail et établit une liste constituée d'une douzaine d'hommes à abattre. L'ambiguïté de cette liste détaillée, selon les observateurs, procède de la possibilité de l'élargir à tout moment et même sous des prétextes présomptifs, la quasi-totalité des noms étant établie sur la base d'aveux arrachés aux prisonniers ou d'informations recueillies auprès d'anciens militants affiliés aux organisations terroristes. Et l'on sait combien est précaire et aléatoire ce genre de piste. L'autre quiproquo relevé dans ces «mesures extrêmes» provient du fait que la quasi-totalité des noms de terroristes sont des activités islamistes, notamment ceux affiliés à Al-Qaîda. Plaçant de fait l'islamisme comme unique et seule source de danger pour l'humanité aux yeux de la communauté internationale. Et l'on sait combien l'amalgame est propice dans ce genre de conceptions simplistes. Une liste d'une douzaine de chefs terroristes présumés que la CIA, l'agence de renseignement américaine est autorisée à tuer, a été dressée par la Maison-Blanche, selon le New-York Times qui cite des hauts responsables militaires et du renseignement. Cette liste comprend Oussama Ben Laden, le chef du réseau Al-Qaîda, et son lieutenant Aymane Al-Zawahri, ainsi que d'autres dirigeants de groupes liés ou affiliés à Al-Qaîda, selon ces responsables. Il s'agit des «pires des pires» terroristes au monde, a déclaré l'un d'entre eux au journal. Le président américain George W.Bush a donné par écrit toute latitude à la CIA de poursuivre et tuer ces terroristes présumés sans avoir à obtenir une autorisation express chaque fois qu'elle est sur le point de lancer une opération. Bush avait accordé à la CIA, après les attentats du 11 septembre 2001, une autorisation présidentielle de capturer ou de tuer les chefs d'Al-Qaîda. Les critères précis pour l'ajout d'un nom à la liste ne sont pas connus, mais elle est mise à jour régulièrement et à chaque fois que des informations font ressortir un nom. Le président Bush avait déclaré, le 17 septembre 2001, vouloir Oussama Ben Laden «mort ou vif». Dans la plus pure tradition américaine, Bush, qui va beaucoup plus loin que son père, démarque toutes les actions qu'il mène, ou entend mener de la couverture légale ou juridique. Les prisonniers de Guantanamo, détenus dans des conditions inhumaines depuis plusieurs mois, constituent l'exemple le plus frappant de ce déni de justice, né justement «hors cadre normal», disent les partisans de Bush et de «violations flagrantes d'une politique étrangère belliqueuse et guerrière», estiment les anti-politique Bush.