Le rapport fait état de craintes contre l'infiltration d'agents d'Al Qaîda en territoire américain pour exécuter des attentats terroristes. Le Conseil à la sécurité intérieure américain affirme dans un rapport, publié mardi dernier, intitulé «Stratégie nationale pour la sécurité intérieure» qu'Al Qaîda «demeure la plus sérieuse et dangereuse manifestation de la menace terroriste» pour les Etats-Unis. Ce nouveau rapport de 54 pages fait état de l'intention des réseaux de cette nébuleuse terroriste internationale de chercher à se procurer des armes de destruction massive (ADM), en particulier des armes nucléaires, biologiques, chimiques et radiologiques. Soit, toute la panoplie de produits servant à faire le maximum de victimes avec une mobilisation minimum de combattants. En outre, les services de renseignements US détiendraient des informations faisant état de la probable intensification des efforts de la direction de ce groupe terroriste pour «infiltrer des agents sur le territoire national (...) même si nous n'avons découvert aux Etats-Unis qu'une poignée d'individus en relation avec le haut commandement d'Al Qaîda». Le Conseil de la sécurité intérieure américain précise dans ce document que «la guerre contre la terreur» menée par les USA, depuis les sanglants attentats du 11 septembre 2001, n'a pas empêché le groupe terroriste de protéger ses principaux dirigeants, notamment Oussama Ben Laden et son bras droit, Ayman Al-Zawahiri. Comme elle n'a pas réussi à bloquer la reconstitution de sa base dans les zones tribales du Pakistan. Ce qui constitue une véritable énigme aux yeux des spécialistes des affaires sécuritaires. En effet, il est difficile d'expliquer l'impuissance de l'ensemble des corps des services de sécurité US à localiser le refuge de l'ennemi numéro un potentiel des Etats-Unis résidant dans un pays allié stratégique et servant de tête de pont à la stratégie sécuritaire américaine pour son projet de Grand-Moyen-Orient (GMO) cher au président G.W.Bush. Ce dernier a, dans une lettre accompagnant le document du Conseil de sécurité intérieure, reproduit son analyse ambiguë sur la situation sécuritaire des USA en déclarant: «Aujourd'hui, notre nation est plus sûre, mais nous ne sommes pas encore en sécurité». Une manière de réconforter ses concitoyens sur les capacités de l'Etat d'assurer la sécurité et de justifier sa stratégie basée sur la poursuite de la guerre en Irak et du maintien des forces armées dans ce pays. «Pour sécuriser notre territoire, nous ne pouvons pas simplement nous reposer sur des approches défensives (...) Nous reconnaissons que nos efforts doivent impliquer d'aller à l'offensive, au niveau national et à l'étranger», pour «perturber les plans de l'ennemi», affirme le président américain qui fait du «va-t-en guerre» un programme politique. Ce qui confirme aussi la volonté affichée par l'Administration de la Maison-Blanche d'élargir son champ d'intervention sur de nouveaux territoires sous prétexte de lutte antiterroriste. Le rapport fait aussi état de menaces pouvant émaner d'autres organisations, comme le groupe libanais, Hezbollah. Ce mouvement de libération et de résistance libanais contre l'occupation israélienne représente aux yeux des analystes et experts militaires US une menace potentielle pour les Etats-Unis. «Le Hezbollah pourrait envisager d'attaquer le territoire national s'il estimait que les Etats-Unis représentent une menace directe pour lui ou pour l'Iran, son principal soutien», est-il indiqué dans ce document. Ce qui balise déjà la voie pour une éventuelle attaque contre cet «ennemi» déjà inscrit par la Maison-Blanche sur la liste noire des groupes terroristes à combattre. Par ailleurs, la recherche permanente d'un «site africain» pour abriter les forces de l'Africom (commandement des forces américaines pour l'Afrique) témoigne bien de cette volonté d'hégémonisme US à travers le monde. Un autre rapport établi l'été dernier par les services de renseignements américains et intitulé «Al Qaîda en meilleure position pour frapper l'Occident», avait déjà affirmé que le groupe terroriste dirigé par Ben Laden avait repris de la vigueur, menaçant les intérêts américains et occidentaux dans le monde. Depuis l'Irak, la recette américaine est bien connue, faire peur, leitmotiv qui permet aujourd'hui tous les oukases et diktats qu'impose Washington au monde pour sa sécurité énergétique aujourd'hui et dans le futur.