«Les mouvements prétendument démocratiques sont entrés dans une phase dangereuse.» Cette réunion, selon certains cadres du parti, a pour objet de parer à toutes les surprises d'autant plus que l'année prochaine connaîtra le début de la campagne présidentielle de 2004. L'autre événement auquel le FFS voudrait se préparer serait la révision de la Constitution. Un sujet qui tient à coeur le plus vieux parti d'opposition du pays. Ces deux événements stratégiques pour toute la classe politique nécessitent un redéploiement Pour les membres de la direction du parti, le succès de ce scrutin n'est pas tant dans le nombre de sièges obtenus, mais plutôt dans la participation. Le Front des forces socialistes a réuni ce week-end à Alger les membres de son conseil national pour faire le bilan des élections locales du 10 octobre dernier (APC-APW). Outre le bilan du double scrutin local, cette session ordinaire a porté également sur «la capitalisation de la dynamique née au lendemain de la campagne électorale», a indiqué M.Ikhlef Bouaïche, secrétaire national chargé de la communication, dans une déclaration à la presse. Selon M.Bouaïche, il s'agirait surtout pour le FFS de «capitaliser les résultats du scrutin local sur le plan organisationnel et d'asseoir une véritable alternative démocratique à travers le territoire national». «Nous estimons que les objectifs que nous nous sommes fixés au cours du scrutin ont été éminemment atteints et, surtout, que nous avons déjoué le complot d'un chaos programmé», a-t-il ajouté. A ce propos, le même responsable, qui a estimé qu'«en cas de réussite d'un tel complot, il y aurait eu l'effritement de la cohésion nationale et des atteintes à l'unité nationale», souligne que «les adversaires de l'Algérie et de la démocratie ont échoué». Selon l'orateur, le FFS mettrait le cap aujourd'hui sur une autre étape, celle de «l'élargissement de la dissidence citoyenne nationale et pacifique». Les élections partielles devant pourvoir en élus les 60 communes dans lesquelles le scrutin du 10 octobre dernier n'a pu être validé et dont 56 communes se trouvent en Kabylie, ont été abordées au cours de cette session, selon des indiscrétions. A ce propos, le FFS a déjà exprimé son opposition à toute velléité par le système de quota par lequel le pouvoir veut négocier sa paix. Au cours de cette réunion, il sera sans doute aussi question de la révision constitutionnelle imminente. A ce sujet, le FFS, qui ne nourrit pas d'illusions sur les tentations autoritaires de certains cercles du pouvoir à ce sujet, ne sera pas en reste et compte peser de tout son poids sur la révision de la loi fondamentale, enjeu éminent de l'année 2003. Les cadres du FFS se sont séparés hier avec une certaine satisfaction du fait que «le temps leur a donné raison concernant les tentatives d'étouffer sa présence à travers le clonage de mouvements contestataires, mais qui a fini par s'essouffler de lui-même du fait qu'il n'est plus suivi par la population». Le premier SG du mouvement d'Aït Ahmed devra, incessamment, animer une conférence de presse pour donner les positions officielles du FFS sur les prochaines échéances politiques et économiques.