Pour la deuxième année consécutive, la Kabylie ne cesse de défrayer la chronique. Il ne se passe pas un jour sans que la presse nationale fasse état de tel ou tel événement plus ou moins important. A l'affût du moindre fait, les journaux rapportent des marches, sit-in, rassemblements, émeutes et conclaves, réduisant, par la même occasion, la vie politique en Kabylie aux seules actions entreprises par les ârchs. Loin de baisser les bras après une année d'intenses activités de lutte pour la satisfaction des revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur, les animateurs de l'interwilayas ont tenté, tant bien que mal, de maintenir le cap malgré la démobilisation dont l'ascendance ne finit pas de s'affirmer. La lutte sur plusieurs fronts, engagée durant les premiers mois de l'année 2002 dans un cadre consensuel, n'a pu résister au facteur temps. La participation du Front des forces socialistes aux élections locales du 10 octobre a précipité les choses et ce, compte tenu du poids de ce vieux parti dans la région et de ses militants aguerris aux pires situations. Alors que toutes les forces de la société kabyle étaient derrière les ârchs, les démonstrations de rue allaient devenir, durant les six premiers mois de l'année, un phénomène quotidien.