De nombreux efforts sont fournis pour promouvoir la culture. Durant de nombreuses années, «la décennie noire» comme aiment l'appeler certains, que d'autres préfèrent appeler autrement, l'Algérie a disparu de la scène mondiale culturelle et artistique. Il n'y avait plus de vie, plus de création, plus d'art; on ne parlait de l'Algérie, dans les pays voisins ou lointains, arabes ou européens, américains ou asiatiques, que pour signaler des massacres, des tueries, des bains de sang et des morts par centaines. L'Algérie, pour certains, ceux qui la connaissaient déjà, était un pays qui agonisait, qui allait vers son déclin, pour d'autres, ceux qui ne la connaissaient pas, ce pays était synonyme de barbarie et de sauvagerie, et son peuple était composé de sanguinaires qui se suçaient mutuellement le sang. C'était là, sans exagération aucune, l'idée que l'on avait donnée de notre cher pays, cette Algérie si riche, si belle et si alléchante que beaucoup nous envient. Aujourd'hui, grâce à Dieu, grâce aux efforts consentis par les uns et les autres, grâce à la volonté tenace, à la persévérance, au défi de tous, l'Algérie se relève... Elle se relève, certes, doucement, mais sûrement. La culture - et c'est le point qui nous intéresse le plus ici - se réveille, elle aussi, et ses hommes retroussent leurs manches, l'air de dire qu'on arrive, qu'on va prendre le train en marche. Chacun de nous sait qu'un pays sans culture est un être sans âme, sans identité, un être qui est appelé à vivre et à disparaître sans laisser de traces derrière lui. Mais tel n'est et ne sera pas le cas...L'Algérie est un puits de richesses culturelles, une source intarissable de trésors qu'il suffit d'exploiter. Aujourd'hui, les salles de cinéma reprennent vie, les salles de théâtre sont en perpétuel mouvement, les éditeurs, imprimeurs et diffuseurs sont en pleine effervescence, les galeries d'art regorgent d'expositions et les créateurs sont en pleine ébullition. Tout porte à croire que les choses vont dans le bon sens. Toutes les institutions concernées, encouragées, chapeautées ou aidées par le ministère de la Communication et de la Culture, s'attellent à «redorer le blason de la culture algérienne». Ainsi, par exemple, l'organisation de l'Année de l'Algérie en France - malgré ce qu'on pourrait lui reprocher comme torts - est en somme bénéfique pour nous, puisqu'il s'agira par le biais d'un pays doté d'une grande culture, très médiatisé et surtout très lié à notre histoire, de montrer au monde entier que l'Algérie n'a rien à envier aux autres cultures: son patrimoine est immense, ses hommes de lettres sont nombreux, ses richesses sont multiples et ses artistes sont féconds. Par ailleurs, la participation de l'Algérie à des manifestations culturelles internationales, telles les foires et expositions, et celles concernant le domaine de l'édition en général et du livre en particulier, est un autre moyen de prouver son existence et de témoigner de son activité culturelle. L'Anep, parmi d'autres éditeurs algériens, étatiques ou privés, (Enag, Casbah éditions, Barzakh, El-Ikhtilef, Houma, OPU...) contribue considérablement à faire progresser l'édition et le livre algériens. Consciente des enjeux politiques et culturels que cela entraînerait - qui dépassent de beaucoup l'aspect lucratif que certains «incultes» privilégient au détriment de la culture - l'Anep s'est donnée comme mission d'être présente là où il faut, quelles que soient les tracasseries administratives et les «jaseries» négatives. Ainsi, par sa participation cette année aux différents Salons du livre: de Paris, de Abu Dhabi, de Tunis, de Beyrouth, de Casablanca et d'autres, cette maison d'édition tente, à sa façon, de prouver que les amoureux des belles lettres existent encore. Par les livres édités, par des titres coédités, écrits par des grandes plumes, traduits pour le grand plaisir d'un lectorat arabophone qui s'en régalera sûrement - n'en déplaise à certains qui prendraient la mouche - elle contribue ainsi à renforcer les fondations de notre culture et à défier les courants adverses. Que ce soit Kateb Yacine avec Nedjma, Mohamed Dib avec L'incendie, Yamina Bachir Chouikh avec Rachida, Bendeddouche avec La voisine et d'autres noms, Ziani Chérif Ayad, Sonia, Benguettaf et les autres au théâtre, Amine Kouider, Mami, Khaled, Diwan Guaâda de Béchar...à la musique, d'autres en arts plastiques, en peinture, en danse, en couture, dans toutes les disciplines artistiques, chacun a ajouté une pierre à ce grand édifice qu'est le patrimoine national. Aux médias de jouer le jeu...Qui a dit que l'Algérie n'avait pas de culture?