Revoir le schéma qui fixe l'action et les attributions des Groupes de légitime défense. Les Patriotes et les Groupes de légitime défense dans la wilaya de Aïn Defla seront dotés de nouvelles armes capables de leur permettre de se défendre et de participer activement à la lutte antiterroriste. Cette information, révélée par des sources de la région, intervient au moment où les forces combinées de l'ANP continuent de ratisser les massifs boisés susceptibles d'abriter le groupe auteur du dernier guet-apens tendu à un détachement de l'armée et qui s'était soldé par la mort de 2 militaires et de deux Patriotes. Au lendemain de l'attaque, des doigts accusateurs s'étaient pointés en direction des Patriotes de la région, qu'on avait qualifiés de lâches quand ils ne sont pas soupçonnés de soutenir les terroristes. Seulement, il faudrait revenir à l'histoire du terrorisme dans la région pour comprendre que les Groupes de légitime défense, constitués à la hâte, ne pouvaient pas, au-delà d'une riposte en cas d'attaque, apporter un soutien dans la lutte contre le terrorisme. Plusieurs GLD, rencontrés à Chlef, à l'occasion de la réunion avec un officier de l'armée, déclarent que l'éradication du terrorisme est sincère et qu'ils sont les premiers à souffrir des descentes sanglantes de Oued El Leben et Tekfa où, les deux émirs, originaires de la région, se sont illustrés ces dernières années par les massacres les plus sanglants. Il faut dire que connaissant très bien la région et ses habitants, ils bénéficient de réseaux de soutien qui leur signalent les mouvements des forces de sécurité, les douars dépourvus de protection pour faire leur razzia et rançonner les habitants. Il faut signaler que sur le terrain, les gardes communaux et les Patriotes, répondant à des hiérarchies différentes, se marchent parfois sur les pieds ce qui réduit considérablement leur efficacité dans la protection des citoyens habitant les zones isolées. Plusieurs incidents ont été signalés entre des éléments de la Garde communale et ceux des groupes de GLD tenus pour responsables dans la réimplantation des groupes terroristes dans la région. Ces derniers s'en défendent et avancent des difficultés qui les empêchent de réaliser leur mission. Outre les limites que leur définit leur statut, plusieurs n'ont pas manqué de signaler le mauvais état de trouver l'armement qui leur a été distribué et des munitions rendues «inoffensives» par l'humidité telles les cartouches à blanc tout juste, bonne à faire du bruit. On a parlé de Mat 49 qui s'enrayaient fréquemment, de fusils qui datent de la Seconde Guerre mondiale ou encore de fusils de chasse, sans grande portée. Ces raisons ont poussé les décideurs à revoir le schéma qui fixe l'action et les attributions des Groupes de légitime défense. Il faudrait revenir aussi aux attaques qui ont ciblé ces citoyens qui ont pris les armes pour se défendre des groupes terroristes. Certains politiques et certaines ONG étrangères les ont qualifiés de supplétifs de l'armée, et de suppôts du pouvoir quand ils ne sont pas rendus responsables de tous les massacres perpétrés par les groupes armés. La décision de les doter de nouvelles armes et d'un nouveau plan d'action rendra ces groupes plus efficaces, notamment en raison de leur parfaite connaissance du terrain et d'un grand soutien pour les renseignements et autres qu'ils peuvent apporter dans cette lutte de longue haleine contre le terrorisme. Aujourd'hui, on parle de plusieurs fusils à pompe qui seront distribués dans les prochains jours dans la wilaya de Aïn Defla. On parle de la restitution, à leurs propriétaires, des fusils de chasse confisqués durant les années 1994 et 1995, des éléments nouveaux qui viennent compléter la stratégie de lutte contre le terrorisme aveugle.