celle initiée pour porter un soutien aux détenus grévistes de la faim sera vite avortée. A la veille de la grève générale et au lendemain de l'hospitalisation d'urgence de Belaïd Abrika, le rituel sit-in devant le tribunal a été transformé en rassemblement au centre ville qui a été violemment dispersé par les services de sécurité. En effet, à 10h 30, une cinquantaine de délégués tentaient un rassemblement au rond-point faisant face à l'ex-brigade de gendarmerie de Tizi Ouzou. La manifestation initiée pour porter soutien aux détenus grévistes de la faim sera vite avortée par un impressionnant dispositif d'URS, dépêchés pour la circonstance. Mais avant les premiers tirs de gaz lacrymogènes, des policiers en civil opèrent une véritable chasse à l'homme, qui s'est soldée par une quinzaine d'interpellations, dont le frère de Belaïd Abrika, Mohamed et un délégué d'Aïn El-Hammam. Paniqués, les autres délégués et les badauds se mettaient à courir dans tous les sens. Encerclant tout le périmètre, les URS parvinrent à maîtriser la situation en moins de dix minutes, avant de regagner leur cantonnement. Pour les délégués, ce n'était là que partie remise, puisque la coordination de la ville de Tizi Ouzou avait programmé un meeting au quartier de la Cnep, l'un des plus chauds théâtres d'opérations du printemps noir. Là encore, la manifestation sera empêchée à coup de grenades lacrymogènes. Et, il n'en fallait pas tant pour mettre le feu aux poudres, puisque quelques affrontements seront signalés entre les jeunes et les URS. C'est dire qu'hier, Tizi Ouzou a renoué avec l'effervescence des jours noirs. La pression exercée par la rue pour la libération des détenus qui entament aujourd'hui leur 27e jour de la grève de la faim, va crescendo. Malgré l'échec et le peu d'impact des actions menées jusque-là, les animateurs du mouvement citoyen n'abdiquent pas. Ainsi, aujourd'hui, la population est appelée à observer une grève générale, qui sera appuyée par la blocage de tous les axes routiers se trouvant sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. De ce fait, les plus hautes autorités du pays sont à présent interpellées pour intervenir afin de désamorcer une crise qui n'augure rien de bon dans une région déchirée et exsangue.