Belaïd Abrika, placé sous mandat de dépôt depuis le 15 octobre dernier, et les deux autres délégués arrêtés la semaine écoulée, Mouloud Chebheb et Mohamed Nekkah, seront déférés une nouvelle fois ce matin devant le juge d'instruction près le tribunal de Tizi Ouzou. Pour l'heure, nous ignorons s'il sera question de nouvelles instructions ou seulement d'approfondissement dans les informations judiciaires déjà ouvertes le 15 octobre dernier. Pour rappel, quatre dossiers comportant divers chefs d'inculpation ont été retenus contre Belaïd Abrika et ses compagnons lors de sa première présentation devant le juge d'instruction. Parmi ces chefs d'inculpation on peut citer les incendies volontaires, l'incitation à l'émeute, l'outrage à corps constitué, le destruction de biens publics et surtout les saccages et incendies des locaux du FFS. Des accusations passibles de la Cour d'assises selon nombre d'observateurs. A cet effet, la Cadc a prévu un rassemblement devant le tribunal pour soutenir l'enfant terrible du mouvement citoyen et les deux autres délégués. En même temps, à Azazga, la coordination d'Ath Ghobri a appelé à une marche à 10h au chef-lieu de daïra. Une marche qui sera appuyée par une grève générale et ce, pour exiger «la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus». En attendant, les délégués ont observé hier leur rituel sit-in devant le tribunal de Tizi Ouzou. «Nous sommes tous des Abrika», n'ont cessé de scander les quelque 50 animateurs des ârchs qui ont pris part à ce rassemblement. Ce sit-in pacifique, le deuxième depuis l'incarcération de Belaïd Abrika, est, rappelons-le, l'une des résolutions prises lors du conclave de l'interwilayas de Tifra (Béjaïa), tenu le 18 octobre. Ainsi pendant deux heures de temps (10h-12h), les délégués ont scandé des slogans hostiles au pouvoir «Pouvoir assassin» et «Justice aux ordres», devant un dispositif de sécurité discret et impassible. Par ailleurs, la coordination de Tizi Ouzou, a rendu publique hier une déclaration dans laquelle elle dénonce la volonté du pouvoir «d'instaurer un véritable Etat policier en Kabylie» et ce, à travers «la présence remarquée des policiers en civil dans les administrations ainsi que la multiplication des sûretés urbaines au centre-ville». Pour cela les délégués de la ville des Genêts «lancent un SOS à l'ONU pour qu'elle intervienne afin de mettre fin à cette répression à la Sharon qui s'abat sur toute une région».