Les dernières nouvelles concernant l'état de santé de Belaïd Abrika ne sont pas reluisantes, affirment des sources familiales de ce détenu qui n'a eu droit à aucune assistance médicale depuis sa cessation de la grève de la faim qui a duré 42 jours. Les membres du collectif des avocats de la défense des détenus du mouvement citoyen ont, pour rappel, introduit, mardi dernier, une demande manuscrite auprès du juge d'instruction signalant l'urgence de l'hospitalisation d'Abrika, sans qu'aucune suite ne soit donnée à cette requête. Les délégués de la Coordination des villages et quartiers de la commune de Tizi Ouzou (CVQCTO) ont réagi hier à cet état de chose en dénonçant les harcèlements judiciaires “scandaleux” et accusant le pouvoir, “qui tablait sur la mort des grévistes de la faim”, de vouloir se venger en actionnant encore une fois sa machine judiciaire. La CVQCTO indique que les détenus, au lendemain de leur action héroïque, ont vu leur dossier s'alourdir avec de nouveaux chefs d'inculpation, qui ne tiennent aucunement la route, Belaïd Abrika ayant même eu un cinquième mandat de dépôt. “Cet acharnement du pouvoir maffieux et assassin sur la personne d'Abrika s'explique par la volonté de Zerhouni et consorts de tuer à petit feu un délégué inflexible et engagé sachant que son état de santé est inquiétant (impossibilité de se lever, vertiges, problèmes gastriques, etc.). Le pouvoir ne se gêne nullement pour le convoquer par le biais du juge d'instruction près le tribunal de Tizi Ouzou pour des auditions même sur un fauteuil roulant (!), transgressant même les recommandations des médecins traitants”, lit-on dans la déclaration. Revenant sur l'action de la grève de la faim, les délégués de la commune de Tizi Ouzou estiment que grâce à l'impact suscité par la grève de la faim des détenus du mouvement citoyen, l'opinion nationale et internationale connaît la nature véritable du pouvoir algérien. “C'est pour cela que ce dernier s'est affolé, mais surtout est enragé envers les citoyens dignes qui lui ont donné une leçon de patriotisme, de courage et d'engagement.” Enfin, la CVQCTO, “ne pouvant rester insensible face à ces violations flagrantes des droits de l'Homme et de la loi”, dénonce avec vigueur ces pratiques, exige du parquet de Tizi Ouzou une prise en charge médicale approfondie des détenus grévistes de la faim, salue le collectif des avocats pour l'extraordinaire travail qu'il ne cesse d'accomplir et réitère son engagement indéfectible à œuvrer pour la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur, scellée et non négociable et explicitée à Larbaâ-Nath-Irathen et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus du mouvement citoyen. Il est à signaler que ce mardi, l'instruction se poursuivra pour Belaïd Abrika qui sera convoqué encore une fois au tribunal de Tizi Ouzou. Un rassemblement populaire est prévu devant cette institution judiciaire. K. S. La CICB : “Le pouvoir perpétue le pourrissement” Dans un communiqué rendu public jeudi dernier, la CICB déclare constater “l'envoi par le pouvoir de dialoguistes taiwan pour un remake du monologue de décembre 2001”. La CICB dénonce le fait que “le pouvoir continue dans sa volonté d'ignorer les authentiques représentants des citoyens et perpétue le pourrissement par des actes puérils”, et martèle que tout dialogue avec le pouvoir est conditionné par la libération des détenus “du mouvement citoyen à l'échelle nationale et son engagement pour la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur”. De plus, pour la CICB, le dialogue “ne portera évidemment que sur la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur”. Par ailleurs, la coordination de Béjaïa rend un vibrant hommage au chantre Matoub Lounès à l'occasion de la célébration de la date de sa naissance.