Le Conseil du Sete a décidé d'entamer une grève illimitée à partir du 11 janvier prochain. Les syndicats du secteur de l'éducation et celui de l'administration durcissent le ton et menacent de recourir à la grève illimitée dans le cas où les négociations ne sont pas ouvertes à l'expiration des préavis de grève déposés au niveau respectivement, de la Direction de l'éducation et la wilaya. En effet, «l'absence de prise en charge des préoccupations des travailleurs et le non-respect des engagements pris par la tutelle» lors de la dernière rencontre semblent être à l'origine de cette montée de tension dans le secteur de l'éducation. Le Conseil du Sete qui s'est réuni mardi passé, a décidé d'entamer une grève illimitée à partir du 11 janvier prochain avec en appui une marche des travailleurs du secteur au chef-lieu de la wilaya. Durant le même mouvement, un rassemblement est également prévu devant le siège du ministère de l'Education nationale. A travers cette radicalisation, le syndicat des travailleurs de l'éducation demande «la régularisation de la situation financière des travailleurs (rappels, primes de scolarité, heures supplémentaires et prime de rendement semestrielle) ainsi que la stabilisation du paiement des salaires». «La généralisation des mesures d'urgence aux travailleurs des corps communs» n'est pas en reste puisqu'elle figure dans la plate-forme des revendications comme les postes budgétaires conséquents pour la région. Afin de réussir son action, le Sete a convoqué une conférence des travailleurs du secteur pour le lundi 06 janvier au lycée El-Hammadia (ex-Polyvalent) à Béjaïa. Pour les responsables du syndicat, «les dérobades des responsables concernés par le règlement des problèmes qui s'illustrent par le non-respect des engagements portés sur des procès-verbaux de réunions cosignés nous poussent à user des moyens forts conférés par la loi». L'un d'eux expliquera: «Nous prenons à témoin l'opinion publique quant aux conséquences qui découleront de cette grève sur la scolarité des enfants». Pour l'heure, la fédération des parents d'élèves observe un silence inquiétant. Tout porte à croire qu'«elle ne se manifestera pas, ou si peu comme elle a l'habitude de le faire», expliquait hier un parent gagné par l'inquiétude. Autre secteur qui vit au rythme d'une ébullition, c'est celui de l'administration. Le syndicat du personnel des administrations publiques a, dans une déclaration qui nous est parvenue, décidé d'engager une grève limitée à partir du 29 décembre pour «exiger l'annulation de la sanction à tort, infligée aux 8 agents des moyens généraux de la wilaya, l'institution d'une commission de discipline pour le personnel contractuel et vacataire, et dénonce la marginalisation des personnels de daïra du bénéfice de quotas de logements LSP.» Les travailleurs de la wilaya affiliés à ce même syndicat enfoncent davantage le clou puisqu'ils ont décrété une grève de 22 jours en restant toutefois «disponibles pour un dialogue constructif». Une plate-forme de revendications portant sur l'ensemble des préoccupations et la vision syndicale a été aussi rendue publique. Décidément, l'année 2003 débutera sur un fond de conflits qui ne manqueront pas d'exacerber la tension déjà très tendue dans la région. On se demande par ailleurs, au sein de l'opinion, le pourquoi de cette réalité amère: seules Béjaïa et Tizi Ouzou contestent. N'existe-t-il pas d'autres régions? N'y a-t-il pas derrière un plan de déstabilisation?