La question des privatisations a été naturellement au centre des débats. Le ministre de l'Industrie, M.El-Hachemi Djaâboub, a annoncé hier que le foncier industriel sera réglé dans le cadre de la loi de finances 2003. Selon le ministre, l'Agence nationale du développement de l'investissement (ANDI), sera investie pour céder ou concéder les assiettes aux vrais investisseurs. Pour sa part, le département de M.Djaâboub proposera prochainement au conseil du gouvernement, une loi cadre et un décret exécutif d'exécution «pour régler de façon radicale» la question du foncier industriel en Algérie qui est devenu un facteur de blocage et non de développement du tissu industriel national. Le ministre de l'Industrie, qui était l'hôte, hier, du forum d'El-Moudjahid, a inscrit son intervention en droite ligne de la réunion ayant regroupé le chef du gouvernement et les 28 directeurs des Sociétés de gestion des participations (SGP). Il dira qu'il est favorable à la mise à niveau des entreprises publiques avant leur privatisation. L'objectif de la mise à niveau est de «garantir la pérennité de l'entreprise». Revenant à la situation du secteur public industriel, le ministre a indiqué que les statistiques concernant la conjoncture des trois trimestres de l'année 2002 font état d'un effondrement de la branche agroalimentaire qui enregistre une croissance de -8,9%. L'explication est que le marché est inondé de produits venant du secteur privé ou de l'importation. La branche mécanique et métallique enregistre aussi un résultat négatif (-8,8%) tandis que la branche textile a effectué une croissance de +5,8%, la chimie-pharmacie (+1,1%), les matériaux de construction (+7,5%), la sidérurgie-métallurgie (+5,5%) et, enfin, la branche électrique et électronique réalise une croissance positive de +18,7%. Interrogé sur l'absence d'indices sur le secteur privé, le ministre a clairement dit que le privé national ne fournit pas de données sur sa production en dépit de l'existence d'une loi qui l'y oblige. Cette contrainte empêche le ministère de l'Industrie d'élaborer, avec l'aide de l'Office national des statistiques (ONS) un tableau de bord de l'industrie nationale. D'où l'absence de visibilité pour les différents intervenants dans le domaine (politiques et opérateurs économiques et financiers). La question des privatisations a été naturellement au centre du débat. M.Djaâboub a indiqué que «privatiser n'est pas zapper». Selon lui, il est préférable de commencer par vendre les entreprises à l'arrêt. Un document du ministère qui a été transmis à la presse fait état de près de 30 entreprises, réparties sur les branches matériaux de construction, sidérurgie métallurgie, agroalimentaire, textile et cuir, mécanique métallique et électronique et télécommunication, qui sont soit achevés et réceptionnés ou dont les travaux ont atteint divers taux d'avancement et dont l'Etat s'est totalement désengagé, durant ces dix dernières années. Le cas le plus édifiant est celui du projet automobile Fatia avec le partenaire italien Fiat. Ce projet implanté à Tiaret a coûté aux deux parties la bagatelle de 70 millions de dollars (10 milliards de dinars), a fait l'objet d'un retrait définitif du constructeur italien. Le dossier sera examiné au Conseil des participations de l'Etat (CPE) en vue de dissoudre la société SEM-Fatia et la création d'une société d'investissement regroupant les principaux créanciers.