Deux milliards de dinars seront consacrés par l'Etat pour la réhabilitation de 18 zones industrielles. La société Blanky, qui a voulu s'approprier l'entreprise Enasucre dans le cadre du processus de la privatisation mis en branle par les pouvoirs publics, ne s'est pas retirée d'elle-même de ce marché, comme c'est dit, jusque-là, sur la place publique. C'est plutôt le gouvernement algérien et à travers lui, ses mécanismes mis en place pour la réussite des opérations de privatisation des entreprises publiques, à savoir le CPE et la SGP, qui ont opposé un niet catégorique à Blanky, du fait que sa proposition de soumission a été jugée «infructueuse». C'est ce qu'a révélé, hier, le ministre de l'Industrie, M.El Hachemi Djaâboub, lors de son passage au forum d'El Youm pour une rencontre-débat avec la presse nationale. M.Djaâboub laissera entendre, en effet, que la société Blanky, qui a soumissionné pour l'achat d'Enasucre dans le sillage du lancement par l'Etat d'une série d'appels d'offres portant privatisation de 1200 entreprises publiques sur les 1303 que compte le pays, est loin d'être en conformité avec le contenu du cahier des charges. Ce document a été conçu, rappelons-le, par les pouvoirs publics de manière à garantir et les salaires des travailleurs et une meilleure productivité de l'entreprise à privatiser. Il semble que la proposition de Blanky ne s'inscrit pas en droite ligne des objectifs à propos desquels le gouvernement se dit «soucieux» à plus d'un titre. D'autre part, la mise en vente de 1200 entreprises publiques nécessite au préalable leur mise à niveau pour certaines d'entre elles en vue de les hisser à un stade éligible à la privatisation. Toutefois, il est hors de question que cette mise à niveau se fasse avec «l'argent de l'Etat», a indiqué, on ne peut clairement, le ministre de l'Industrie. «Tout ce que peut faire l'Etat en ce sens c'est de financer uniquement l'établissement d'un diagnostic de mise à niveau, le reste, c'est à l'entreprise elle-même d'assurer son financement via le recours, notamment, aux crédits bancaires», dira en substance M.El Hachemi Djaâboub. En outre, M.Djaâboub mettra en exergue l'engagement en force de son département quant à la récupération par l'Etat du foncier industriel dit «excédentaire». Le foncier industriel cause réellement problème au point que M.Djaâboub a dû écourter, hier, sa rencontre avec les médias pour prendre part à la réunion de la SGP qui devait avoir lieu dans l'après-midi et où il serait question, selon l'invité du quotidien El Youm, de l'installation d'un comité pour «intégrer le surplus du foncier industriel dans le cadre du domaine de l'Etat». Toujours selon M.Djaâboub, la superficie du foncier industriel excédentaire en Algérie est évaluée à quelque 23.000 ha. Quelque 17.000 ha de ce même foncier se trouvent à l'intérieur des zones industrielles, dont 18 d'entre elles feront incessamment l'objet d'une réhabilitation par le ministère de l'Industrie. Le reste de ce foncier industriel (4000 ha), même s'il est distribué ailleurs que dans les zones industrielles, demeure à ce jour, ajoute M.Djaâboub, «non exploité». Evoquant la nouvelle zone industrielle de Bellara (Jijel), le ministre de l'Industrie fera savoir que celle-ci sera mise à exploitation dans un proche avenir avec l'objectif de créer 20.000 postes d'emploi. Bellara est une zone d'une superficie de 350 ha et sur ce point précis, M.El Hachemi Djaâboub a indiqué que la répartition de ce foncier est confiée au Conseil national d'investissement (CNI). Au sujet du projet Fatia, le conférencier a révélé que deux concessionnaires automobile, ont émis le souhait de prendre part à sa concrétisation. Enfin, M.Djaâboub a déclaré que le secteur dont il a la charge a enregistré en 2004 une baisse de 1,4% par rapport à l'année 2003.