Les aspects politiques ont accaparé la moitié du communiqué rendu public à l'issue de la réunion du secrétariat national. A l'issue de la bipartite qui avait regroupé, lundi dernier, le Chef du gouvernement et le secrétaire général de l'Ugta, une rencontre du secrétariat national a eu lieu le même jour à la Maison du peuple. Le communiqué rendu public à l'issue de cette rencontre accorde près de la moitié de son contenu aux affaires à caractère politique, ce qui constitue une première pour un syndicat censé être revenu à des pratiques plus conformes aux aspirations légitimes des travailleurs qu'il représente. Les sujets soulevés, toutefois, méritaient le détour. L'Ugta, lors de sa dernière CEN, durant laquelle toute latitude avait été laissée au secrétariat national d'agir et de réagir, suivant les événements présents et à venir. La CEN avait fait montre de sa préoccupation grandissante devant les événements qui secouent la Kabylie. Elle avait, en outre, rejeté le principe de concorde nationale, rappelant le rôle prépondérant joué par l'Ugta dans le sauvetage de la République et le lourd tribut consenti face au combat contre l'hydre intégriste. Il devenait de la sorte normal que la Centrale se penchât sur ces deux questions à l'issue de sa rencontre avec le Chef du gouvernement. Le communiqué revient sur la campagne internationale qui vise depuis quelques mois à dénigrer l'ANP, une campagne à laquelle prennent part de nombreux officiers, félons algériens, travaillant pour le compte des services secrets étrangers contre les propres intérêts de leur pays. A ce propos, le communiqué souligne: «Le secrétariat national condamne la résurgence des attaques calomnieuses et répétées à l'endroit de l'institution militaire garante de la sécurité et de la stabilité de la République.» Ajoutant plus loin que «l'ensemble des travailleurs et la direction nationale de l'Ugta réitèrent leur soutien à l'ANP et à l'ensemble des corps de sécurité, des résistants et des forces patriotiques, républicaines, démocratiques qui se sont dressées et qui se dressent encore, tel un rempart inexpugnable, contre le projet obscurantiste et intégriste du début des années 90». Pour ce qui est de la Kabylie, grève de la faim de certains détenus oblige, le simple stade des préoccupations est bel et bien dépassé. La Centrale, en effet, «appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures d'apaisement significatives pour éviter toute dérive, en engageant un dialogue fructueux en vue de rétablir la sérénité et l'espoir dans la région de Kabylie». L'Ugta explique cet appel par le fait que «ces mesures d'apaisement constituent un acte fort d'une République qui sait surmonter ses difficultés par des solutions justes, créant ainsi un climat de confiance, de stabilité, d'unité et de fraternité au seul bénéfice de l'Algérie». Le projet de loi sur les hydrocarbures, au passage, est de nouveau fustigé et rejeté alors que les privatisations selon Temmar, sont de nouveau rejetées, privilégiant un dialogue serein, dans lequel serait impliqué le partenaire social représentant l'entreprise et, en cas de litiges sérieux, l'arbitrage du Chef du gouvernement dont les multiples preuves de bonne volonté semblent avoir poussé la Centrale à lui faire confiance et à effectuer un bon bout de chemin avec lui.