Seules Semaoun et Akfadou ont échappé aux troubles. L'incendie de l'agence Sonelgaz à Sidi Aïch et les échauffourées plus ou moins graves qui ont éclaté à l'issue de manifestations initiées par les coordinations encore affiliées à la coordination intercommunale de Béjaïa ont suscité de vives inquiétudes au sein de l'opinion locale qui redoutait le retour des mauvais jours. L'application de ce programme de manifestations décidé lors du conclave de Semaoun a, une nouvelle fois, été «l'occasion volontaire ou involontaire d'embraser la région», répliquaient encore, hier, de nombreux observateurs en Basse Kabylie. Cette nouvelle offensive des ârchs de Béjaïa, destinée à faire pression sur le pouvoir en vue «de la libération des détenus et la satisfaction des revendications d'El-Kseur», n'avait pas eu l'écho escompté dans la plupart des localités qui avaient souscrit au programme. Ces localités étaient au nombre de 6 à vivre au rythme de la contestation. Seules Semaoun et Akfadou ont échappé aux troubles. Partout la mobilisation a encore fait défaut. Qu'on en juge : la marche prévue à Sidi Aïch devait réunir au moins plusieurs milliers de personnes eu égard au nombre de coordinations qui s'étaient associées pour la préparer (cinq coordinations). Quant au déroulement, il laisse tout simplement à désirer tant il était anarchique. Au sein de l'opinion, on s'interrogeait encore hier sur le pourquoi de ces actes et échauffourées d'autant plus que l'habituelle justification brandie par les ârchs était absente, à savoir «la provocation policière». De l'avis général, la police s'était fait discrète et avait mis trop de retard dans sa riposte. Aussi bien à Seddouk, Amizour et El-Kseur, les manifestations ont connu une certaine tension. Si dans les premières localités, elles étaient sans gravité, il n'en est pas de même à El-Kseur où elles ont repris jeudi. On déplore dans cette localité plus de sept blessés. Au-delà de la démobilisation, il y a lieu de noter ce manque de maîtrise des troupes, qui caractérise les animateurs ou délégués communaux que se font dépasser à chaque fois par la tournure prise par les événements. Bref, la région de Basse Kabylie a connu un début d'année assez mouvementé qui fait craindre le pire si des solutions ne sont pas apportées rapidement par les deux protagonistes qui, malheureusement, continuent à se tourner le dos. Pour l'homme de la rue «une décision porteuse d'espoir est une urgence».