Il fut un temps où citer ce terme était un tabou mais depuis, le fléau a pris de l'ampleur. En effet à Souk-Ahras, ce fléau social a tendance à prendre une ampleur inquiétante, ses effets néfastes à plus d'un titre touchent tous les domaines, au point où les citoyens n'osent plus sortir en famille. Cette calamité touche dans la plupart des cas les jeunes femmes (divorcées, séparées, veuves...) et dans le besoin le plus total. En effet, en l'absence d'emploi ou faute de qualification, et malgré leur résistance aux difficultés de la vie quotidienne, ces femmes finissent par céder, soit de leur propre gré soit incitées par des professionnelles, pour exercer le plus vieux métier du monde et l'habitude du gain facile fera le reste. Aux professionnelles viennent s'ajouter les naïves jeunes filles initiées à ce «jeu» par les feuilletons égyptiens et autres, et qui, séduites par leur prince charmant, finissent dans la majeure partie des cas par être abandonnées, une fois le désir bestial assouvi. A cet égard, la cité Baral-Salah prend la tête du peloton en raison de son éloignement de la ville (banlieue) et donc des services de sécurité, ce qui laisse le champ libre à cette activité malsaine. En ces lieux, les maisons de rendez-vous fourmillent à un point tel que la concurrence devient ardue. Cependant, les clients ignorent le danger d'une telle pratique. En effet, ces «respectueuses» ne prennent aucune mesure préventive, sauf peut-être de se laver superficiellement. A ce sujet, un médecin spécialiste en gynécologie avoue avoir reçu la visite d'un client qui présentait une blennorragie purulente à la suite d'un contact sexuel dans l'une de ces maisons. C'est-à-dire que le risque de contamination par des MST (y compris le sida) est très grand, d'autant plus que ces prostituées ne subissent aucun contrôle sanitaire. D'autres lieux de débauche se multiplient à travers la ville à l'instar de la cité 1700 Logements et la cité Ilaouia, au centre-ville où récemment, un bar très connu emploie, sous le couvert de serveuses et danseuses, des prostituées notoires. Les jeunes de ce quartier (Bir Youssef) finissent par réagir en saccageant le bar qui fut sauvé in extremis de l'incendie, grâce à l'intervention de la police qui, de concert avec l'autorité de justice, ferma ce lieu mal famé. Le gain facile attire certains pères de famille à utiliser leur domicile (cité Baral-Salah) comme maison de rendez-vous et lui-même fait office de tenancier pour offrir les services de ses filles et autres protégées contre monnaie sonnante et trébuchante. La gravité de la situation implique, à notre sens, une intervention urgente de tous, car la répression en démantelant ces lieux de prostitution ne suffit pas. Pour juguler la propagation de ce fléau, pourquoi ne pas extirper ce mal qui menace notre société par une prise en charge concertée entre les services en charge de l'action sociale, sanitaire, assistance sociale, les associations et les pouvoirs publics