Depuis les dernières élections locales, le parti de Hocine Aït Ahmed ne brille que par son absence. Le silence qu'observe présentement le Front des forces socialistes par rapport à la situation qui prévaut en Kabylie ne laisse pas indifférente l'opinion locale et nationale. Le manque d'activités politiques qui colle à la peau du plus vieux parti d'opposition démocratique ne passe pas inaperçu au sein d'une société gagnée par l'épuisement depuis près de deux années de crise. Depuis les dernières élections locales, le parti de Hocine Aït Ahmed ne brille que par son absence. Aucune action politique n'est à inscrire à son registre en dehors de celles liées directement à la gestion de certaines collectivités locales. Le FFS donne l'impression de se terrer dans un mutisme total à la fois inquiétant et incompréhensible. Même la tournure que prennent à présent les événements ne semble pas l'inquiéter outre mesure et n'a pas eu raison de ce silence auquel le FFS n'a jamais habitué personne. Dans une crise à laquelle il a énormément contribué en tant que force politique, il est tout à fait légitime que l'on s'interroge sur ce «recul». De nombreux observateurs s'interrogent en effet et tentent de saisir les tenants et les aboutissants d'une position qui n'a jamais été celle du parti. L'enlisement du conflit avec son lot de conséquences sur la région et le pays amène certains observateurs à douter, allant jusqu'à s'interroger si «la participation aux locales n'était pas une fin en soi?». A bien des égards, on est tenté de croire à cette thèse. Sinon, comment peut-on expliquer ce manque d'engouement pour l'action politique de terrain. Se voulant la première force de la région, le FFS est en train de démontrer le contraire avec, pour conséquence, l'effritement de la solidarité qui lui a été témoignée jusque-là. S'agit-il d'une incapacité de réussir une quelconque offensive sur le terrain, ou plutôt d'une stratégie bien ficelée par les dirigeants? Ce wait and see laisse, en tout cas, plus d'un perplexe. A défaut de prendre les devants pour rassurer les populations, le Front des forces socialistes s'enferme dans un silence qui ne peut être interprété que comme «un échec». Déjà le retrait de ses militants des différentes structures des ârchs au lendemain de sa décision de participation a été perçu comme «une erreur stratégique». A l'époque, beaucoup d'observateurs pensaient que le FFS gagnerait mieux en restant présent dans le mouvement pour influer sur les décisions politiques des ârchs. En désertant le terrain, il s'est retrouvé loin du centre de décision avec cette incapacité handicapante d'influer sur quoi que ce soit. De l'avis général, le FFS doit mettre fin à son mutisme. Ce qui favorisera la décantation à même d'accélérer la sortie de crise. La suite logique de sa participation au scrutin des locales doit se traduire sur le terrain pour préserver son capital sympathie. La population, qui a trop souffert du statu quo, veut en finir une fois pour toutes. Voguant à la dérive, elle n'attend qu'un geste salutaire à même de la sortir du marasme qui, à la longue, risque d'avoir raison de toutes ses espérances.