Il n'y a pas que la côte Est du pays qui est sujette à des tentatives d'exportation frauduleuse de corail. Le port d'Alger a été le théâtre de saisies spectaculaires de corail brut acheminé par voie terrestre depuis les zones de l'Est. Les auteurs, pour la plupart, étaient des Italiens appartenant, parfois, à l'ancienne équipe en charge de l'exploitation. En effet, de 1995 à 2001, on estime à un peu plus de 500 kg de corail saisis par les éléments des douanes. L'ancien directeur italien de la plongée sous-marine a été appréhendé par l'équipe de la Visite générale spécialisée (VGS) alors qu'il tentait de faire passer un peu moins de 100 kg de corail dissimulés dans le réservoir de son véhicule une Alpha Roméo. La même journée, une autre personne d'origine italienne a été également arrêtée en possession de 80 kg de la même denrée. La même équipe de douaniers, lors d'une inspection d'un camion de déménagement pour le compte de l'ambassade d'Italie, a découvert une importante quantité soigneusement cachée à l'intérieur d'un double fond situé entre la cabine et la remorque du camion. 234 kg de cette matière mis dans des cartons ont été réquisitionnés au terme des fouilles. Cette saisie opérée en 2001 ne sera pas la seule et sera suivie de moult réquisitions et de centaines de kilogrammes récupérés par les services des douanes algériennes. La dernière saisie remonte à octobre 2001 où les équipes de douaniers d'Alger ont appréhendé un chargement de 200 kg de corail brut acheminé à partir d'El-Kala vers Alger par voie terrestre à destination de l'Italie. Le corail algérien, réputé pour son excellente qualité, continue de faire la convoitise de bon nombre de personnes. Des prix exorbitants, de 50.000 à 60.000 DA, sont fixés pour le kilo. Des fortunes ont été constituées par certaines personnes grâce à son exploitation frauduleuse. Il est à rappeler que l'exploitation du corail, véritable richesse halieutique est, depuis longtemps, une activité exercée par des ressortissants italiens spécialisés dans ce domaine. En 1997 date à laquelle les Italiens ont cessé leurs activités, ces dernières sont entrées dans l'exploitation clandestine et ce, devant l'interdiction promulguée par l'Etat algérien en octobre 2000. celle-ci a été décrétée en vue de l'élaboration d'une étude sur le potentiel halieutique. Aussi, le corail est-il cédé à raison de 50.000 DA le kg à l'état brut et 140.000 dinars le kg aux Tunisiens qui le revendent à environ 2 millions de lires le kilo aux Italiens. En Italie, le corail est largement utilisé dans l'orfèvrerie au même titre que l'or et dans la chirurgie du cartilage. Cette forte demande et les profits tirés de cette denrée ont conduit à la constitution de réseaux de trafiquants composés d'Algériens et d'Italiens. Certaines informations sûres font état «de trafic en haute mer (eaux internationales) pratiqué par des personnes à bord de Zodiac très puissants, venant d'Espagne ou d'Italie. Les échanges se font en haute mer en pleine nuit sans lune pour échapper aux contrôles des législations algériennes». Certaines sources indiquent que «des sommes sont versées à certains gardes-côtes afin de garantir leur silence» Néanmoins, les autorités ont procédé à de multiples arrestations, tel est le cas des personnes présentées en novembre 2002 devant le tribunal d'El-Kala et dont quatre ont été placées sous mandat de dépôt. A Annaba, Skikda et sur les routes, des quantités non négligeables ont été saisies par les forces de l'ordre, notamment les éléments de la gendarmerie nationale. Parmi ces personnes figuraient des plongeurs, des chômeurs et même des patriotes. On estime à quelques centaines de kilo, les quantités saisies.