«Notre but demeure celui de servir la société.» Le grand retour du FFS sur la scène médiatique est signé par la Fédération de Tizi Ouzou. On peut tout reprocher à cette Fédération, sauf celui de ne pas coller aux objectifs nationaux du parti. Comme on ne peut lui faire le grief d'abandonner, ne serait-ce ce qu'un instant, ce qui fait l'âme du parti: l'engagement dans le combat pour la démocratie. Celui qui est à l'origine de ce renouveau est un jeune militant de la trempe des grands et au moral d'acier. C'est ce qui a fait dire à plus d'un observateur que le parti est en train de se perpétuer en se renouvelant. Mourad Kacer, le premier secrétaire fédéral, livre, du moins à ce qu'il entend, le combat qui est attendu de lui, avec ce courage et cette pugnacité caractérisant les hommes d'endurance. D'emblée, il affirme que «le FFS est un instrument de combat de la société pour la démocratie et qu'il n'a rien à prouver dans ce sens». La fidélité à cet engagement, dira M.Kacer, «n'est pas à démontrer. Le FFS n'a pas attendu ces dernières années pour dire ce qu'il pense et faire ce qu'il dit». Mais c'est surtout à propos des événements qui ont endeuillé la région, que M.Kacer se fait plus prolixe: «La confrontation, qui fait rage dans les plus hautes sphères du pouvoir, voit sa traduction sur le terrain en Kabylie, les tensions s'exacerbent à l'approche de l'échéance de 2004.» Il note que «les cercles occultes profitent de la situation qui prévaut dans la région pour régler leurs comptes, tout cela au détriment des populations de la région. Une région meurtrie et exsangue sur tous les plans. Le plus dramatique étant la perte de beaucoup de jeunes et de près d'un millier de blessés de cette frange de la population». M.Mourad Kacer souligne que «le FFS dénonce le pourrissement et milite pour l'élargissement de la dissidence nationale citoyenne et pacifique. Cette position étant à comprendre autrement que celle des supplétifs de certains cercles». A propos de la conception du FFS relative aux ârchs, M.Kacer dira: «Le parti a soutenu et accompagné le mouvement citoyen, il est, en revanche, difficile de lui faire un mauvais procès là-dessus et il n'a de leçon à recevoir de personne.» Et au premier secrétaire fédéral de poursuivre: «Il y a lieu d'établir un distinguo entre le mouvement citoyen et ceux qui se disent les représentants de la population, alors que ce ne sont que des autoproclamés.» M.Kacer, qui souligne que «le FFS fait de la politique comme le lui reconnaît la loi fondamentale du pays, ne se prive jamais de dire ce qu'il a à dire, même s'il arrive que cela ne plaise pas à certains» et précise que, pour lui comme pour le parti, dont il ne fait que traduire sur le terrain les options, «le FFS renvoie dos à dos et le régime des généraux et les apprentis fascistes, des supplétifs de certains cercles qu'il faut isoler et marginaliser de la société.» Lors de cette discussion à bâtons rompus, le premier secrétaire fédéral note: «Pour ce qui est des partielles, il faut préciser que le conseil national n'a pas encore tranché. Cependant, il semble qu'il nous faut nous préparer, car, à l'évidence, le FFS sera partie prenante. Vous savez, la population des communes intéressées a hâte que l'on installe des conseils nationaux, cette situation ne profitant qu'à certains.» M.Mourad Kacer se dit désolé de ce qui arrive à la région et se montre décidé à combattre avec ses camarades militants toute dérive qui fera encore plus de mal à la région. Cela ne veut absolument pas dire que «le FFS a perdu son autonomie. Loin s'en faut», précise-t-il. Pour le reste que chacun s'assume, nous, nous avons choisi la part la plus difficile, mais en fin de compte, la plus belle: servir la société.