Les présidents de club n'ont pas tardé à réagir en dénonçant la décision des membres du bureau fédéral de dissoudre la Ligue nationale de football et l'installation d'une commission ad hoc pour la gestion du championnat national des deux paliers jusqu'à la tenue de l'AG élective. Les présidents de club menacent carrément de boycotter la suite du championnat, à partir de la prochaine journée prévue le 16 octobre. Sept présidents ont tenu une réunion d'urgence dans la soirée du lundi, jour de l'annonce de la dissolution de la LNF, à l'hôtel Hilton, afin de débattre principalement de la dernière mesure prise par le bureau fédéral lors de la réunion ordinaire tenue dimanche dernier. Mohand Chérif Hannachi (JSK), Saïd Allik (USMA), Mahfoud Kerbadj (CRB), Abdelkrim Medouar (ASO), Abdelhakim Serrar (ESS), Sadek Amrous (MCA) et Aïssa Menadi (USMAn) ont contesté la décision du BF qu'ils jugent illégales, la qualifiant même de “graves dérapages”. Les autres présidents des clubs de DI, n'ayant pas pu assister à cette réunion, ont approuvé cette démarche à l'exception du premier responsables du NA Hussein Dey, en l'occurrence Mohamed Toumi. Les premiers responsables de club n'ont pas admis le fait que le BF ait pris une telle décision sans consulter les clubs comme étant les principaux acteurs du championnat dans la mesure où ils comptent des représentants au niveau du bureau de la ligue. Autrement dit, ils estiment que le BF aurait dû associer les clubs en désignant leurs représentants au niveau de la commission ad-hoc au lieu de nommer uniquement les membres du bureau fédéral. En outre, ils réclament la tenue de l'assemblée générale élective de la LNF dans les plus brefs délais pour élire un président légitime et par ricochet revenir à la légalité. Le deuxième point ayant sanctionné les travaux de ce conclave concerne les droits TV. N'ayant pas touché le moindre sou depuis l'exercice écoulée, les présidents fixent un ultimatum à la FAF pour le payement de leurs honoraires. Ils réclament aussi leur participation dans les négociations entre la haute instance fédérale et l'ENTV pour les droits de retransmission de la saison 2008/2009. Faute de quoi, les responsables des clubs menacent de boycotter la télévision. C'est-à-dire, empêcher la retransmission des matches du championnat national à partir de la prochaine journée. Il va sans dire que cette mesure prise par le BF complique davantage la situation du football algérien et son avenir déjà embrouillé avec l'affaire du RC Kouba. Dans le même sillage, les présidents de club suggèrent que les deux élections électives (AGE) de la LNF et de la FAF se déroulent à une semaine d'intervalle au maximum. D'autres points liés à la gestion de la compétition et à l'arbitrage ont été abordés. Une deuxième réunion a regroupé, hier en fin d'après-midi, les présidents de club avec le premier responsable de la FAF. La dissolution de la LNF par le BF ainsi que les revendications des clubs ont été à l'ordre du jour. Abdelkrim Serrar : “C'est illégal !” Le président de l'ESS, Abdelhakim Serrar, a estimé que “le gel du bureau de ligue de la LNF n'est pas du ressort des membres du BF qui n'ont pas les prérogatives de prendre une telle mesure”, dira notre interlocuteur. Serrar et à l'instar des autres présidents préconise donc la tenue d'une assemblée générale extraordinaire, “seule habiletée à élire un nouveau bureau de ligue car les clubs sont aussi concernés”. En outre, Serrar s'est exprimé sur la question des indemnités des retransmissions TV. “Figurez-vous qu'on n'a pas encore touché nos droits de l'exercice 2007/2008, ni ceux de l'ENTV encore moins ceux de ART, on doit penser à nos intérêts, notamment en cette période de vaches maigres, où tous les clubs souffrent d'un manque flagrant d'argent frais pour le fonctionnement”, conclu le président de l'Entente de Sétif. Mahfoud Kerbadj : “L'AGE doit se dérouler dans les plus brefs délais” Le premier responsable du Chabab de Belouizdad abonde dans le même sens. Pour lui, “cette décision du bureau fédéral est contradictoire par rapport aux règlements généraux de la Fédération algérienne de football. Les règlements sont clairs là-dessus : on ne peut pas dissoudre un bureau élu. Les clubs disposent de représentants au niveau du bureau de la Ligue nationale. Il fallait les associer dans la mesure où ce sont les principaux acteurs du football”, martèle le boss belouizdadi qui suggère qu'“il aurait été plus judicieux pour la FAF d'avancer la date de la tenue de l'assemblée générale élective de la LNF afin d'éviter ce genre de problèmes”. Kerbadj a fait part de son ras-le-bol et celui de ses collègues par rapport aux montants perçus concernant les droits TV jugés dérisoires. “Nous en avons marre de toucher des miettes. Nous voulons que nous soyons associés aux négociations concernant les indemnités des droits TV”. Toumi se démarque On croit savoir, selon d'autres sources, que seul le président du NAHD, Mohamed Toumi, n'a pas apporté sa caution et s'est démarqué de cette réunion pour des raisons qu'on ignore. “Effectivement, je vous confirme que Toumi a refusé d'assister à cette réunion et de la cautionner, libre à lui de faire ce qu'il veut, nous sommes en pleine démocratie et nous respectons la position de tout un chacun”, conclut notre interlocuteur. Les présidents se sont donné rendez-vous pour une autre rencontre afin évaluer le suivi des premières recommandations. M. B./N. T./R. A.