Au phénomène de la connexion frauduleuse au réseau, on signale ceux des constructions illicites et du vol des câbles. Une situation qui influe négativement sur les comptes d'exploitation de Sonelgaz et, en partie, sur la qualité des prestations offertes aux usagers. La justice semble être un des ultimes recours pour atténuer les effets de tels gâchis. Chez le fournisseur historique en énergie électrique, le temps des solutions à l'amiable est révolu. Les “mauvais” abonnés, ceux qui se raccordent frauduleusement au réseau, seront désormais traduits devant les tribunaux. Dans ce cadre, la direction de la Sonelgaz de la wilaya de Constantine a transféré près de 100 cas de fraude à la justice, durant le premier semestre de l'année en cours. “En effet, la fraude, qui représente un délit, se pratique sur le réseau de basse tension, et ce ne sont pas les astuces qui manquent”, nous a précisé le chargé de communication de la direction régionale de Constantine. Selon les statistiques de cette direction, Sonelgaz avoue perdre 5 milliards de centimes depuis janvier dernier et jusqu'au mois de juillet de l'année en cours, en raison de la “fraude électrique” dans les zone urbaines de la capitale de l'est du pays. Ainsi, la fraude est devenue une pratique très répandue dans certains quartiers de la ville, selon les responsables de Sonelgaz. Le recours à la justice est un des moyens légaux pour contrer ces vols. Les fraudeurs sont généralement issus de couches sociales moyennes, possédant des maisons individuelles. Les statistiques disponibles donnent 80% de fonctionnaires ou de journaliers. Mais il y a aussi des fraudeurs qui appartiennent à la classe aisée, selon la direction régionale du groupe Sonelgaz. Le vol de l'énergie électrique a été enregistré, notamment, au niveau des quartiers d'El-Djabass, des cités El-Bir et Polygone. Un autre problème se pose concernant les constructions illicites sur ou à proximité du réseau, phénomène qui a vu le jour dans cette wilaya, parfois sous le regard passif des autorités locales. “Le risque d'électrocution est omniprésent”, estime l'attaché de presse de la direction de Sonelgaz qui ajoute que dans ce genre de cas, “lors d'un incident, les agents de Sonelgaz font du porte-à-porte pour accéder au câble de haute tension qui se trouve sur le toit de ces maisons, avec les risques et les désagréments que cela implique”. À cela s'ajoute le vol des câbles électriques. Le phénomène devient très alarmant depuis quelques années. Pas moins de 16 100 mètres de câbles ont été volés durant le premier semestre de l'année en cours, causant au groupe Sonelgaz une perte de plus de 54 00 000 dinars. Ces vols sont enregistrés au niveau d'Oued El-Had, d'El-Ghammas, de Djebel Ouehach et d'Aïn El-Bey. Betina Souheila