Au lendemain de la mort de Bachir Rezzoug, plusieurs de ses anciens compagnons continuent à témoigner à leur manière sur ce que fut celui qui reste, pour beaucoup, comme l'une des icônes du journalisme algérien. Larbi Abahri, journaliste “Au lendemain du 19 juin 1965, après un remaniement de l'ensemble de la presse nationale et l'apparition de nouveaux titres, Bachir contribuera activement au lancement de l'hebdomadaire Algérie Actualité avant de rejoindre le quotidien El Moudjahid, dont il sera exclu quelques mois pour avoir favorisé une liberté d'expression alors mal perçue… Son retour au sein de la presse nationale, seulement publique à l'époque, sera marquée notamment par son passage à la tête de La République à Oran, quotidien auquel il donna un élan national sur fond de style pertinent et percutant. Et c'est sur cette lancée qu'il en vint à être nommé à la tête d'Algérie Actualité qui trouva en lui le détonateur d'un journalisme nouveau sur fond d'analyses et de critiques aussi osées que pertinentes et qui favoriseront, à terme, l'émergence d'une presse libérée et privée (…) Pour les anciens et bien d'autres, le défunt laisse le souvenir d'un être compréhensif, généreux et pas du tout rancunier… Qu'il repose en paix.” Amine Benabderrahmane, chargé de mission, consultant international et ancien journaliste “C'est avec beaucoup d'émotion et de tristesse que l'on reçoit des nouvelles comme celle-ci : Bachir s'en est allé. Il l'a fait comme à son habitude sur la pointe des pieds (…). Je me souviens de lui, il y a plus de 40 ans lorsqu'il débarquait à Oran pour diriger La République à qui il avait donné une stature considérable en l'entourant des meilleurs. Aujourd'hui, nous ne pouvons que saluer la mémoire d'un grand journaliste algérien qui a marqué de son empreinte la presse de notre pays, mais aussi remercier l'homme de valeur, généreux, humble, un homme admirable. Un homme dont on est fier d'être l'ami. Adieu Bachir, tu vas nous manquer à tous. On ne t'oubliera jamais.” Abderrahmane Mebtoul, professeur “Je garde de lui l'image d'un homme humble, tolérant, soucieux de l'avenir et des intérêts supérieurs de l'Algérie. Sans calculs étroits, car pour lui le débat constructif, loin de toute sinistrose mais également de toute autosatisfaction, source de névrose collective, est la seule voie pour redresser notre pays meurtri après une décennie sanglante. Il était conscient et ce qui explique son initiative de sa revue économique que toute lutte durable contre la pauvreté et le chômage impliquait pour l'Algérie la douloureuse transition d'une économie de rente à une économie productive (…). À ce jour, je suis profondément attristé. Mais la vie n'est-elle pas un si court voyage ?” Synthèse Karim K.