Cette action devra toucher l'ensemble de la wilaya de Tizi Ouzou. Le mouvement de fermeture des sièges de daïra par les délégués de la population s'est poursuivi, hier, à travers la Kabylie, conformément à la décision entérinée par l'Interwilayas, vendredi dernier, à Tifra dont le premier objectif est d'exiger la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus du mouvement citoyen. Cependant, la liste des détenus s'est prolongée, hier, avec la mise sous mandat de dépôt de deux jeunes de Larbaâ Nath-Irathen, Ghraïbia Lakhdar, 21 ans, et Lateb Cherif, 19 ans, interpellés avant-hier devant le siège de daïra au moment où un sit-in s'y tenait, organisé par la coordination de l'arch d'Ath Irathen. Les routes étaient hier barricadées dans cette localité, alors qu'une assemblée générale de tous les villages, à laquelle même les commerçants sont invités, est prévue pour aujourd'hui afin de dégager les moyens de pression pour libérer les détenus. Dans une autre localité, à Maâtkas, le siège de daïra mais aussi celui de l'APC ont été fermés, hier, par la population locale conduite par les délégués. Le chef de daïra a été “expulsé” de son poste, au même titre que le P/APC et les élus municipaux, installés furtivement il y a quelques jours. Dans la ville des Genêts, le siège de daïra, occupé par des policiers en civil depuis avant-hier, a été ciblé hier vers 14h par des jets de cocktails Molotov et autres projectiles. La veille au soir, Kamel Talbi, délégué de la cité CNEP et ex-détenu du mouvement citoyen, a été traqué par la police alors qu'il se trouvait à bord de son véhicule. “J'étais sorti chercher un médecin pour soigner mon frère, grièvement blessé”, nous relate Kamel Talbi, dont les deux accompagnateurs ont été interpellés et le véhicule réquisitionné. Les deux jeunes ont été libérés et le véhicule restitué, mais notre interlocuteur a tenu à dénoncer ce qu'il qualifie de “non-assistance à personne en danger”. Aujourd'hui, des rassemblements populaires sont prévus au niveau de chaque siège d'APC, pour dire non à l'installation des élus considérés illégitimes vu le taux de votants qui frôle le zéro en Kabylie. Cette action, issue, elle aussi, des résolutions du dernier conclave de l'Interwilayas de Tifra, devra se réaliser à travers les 67 communes que compte la wilaya de Tizi Ouzou. Elle aura pour objectif de s'opposer à l'installation des élus déjà effectuée dans bon nombre de communes. La fermeture des sièges de daïra devra se poursuivre aujourd'hui dans le reste de la wilaya. Bouzeguène s'apprête, aujourd'hui, à mettre en pratique cette résolution de l'Interwilayas, au même titre que Tigzirt. Une marche populaire est envisagée à Boghni dont l'objectif est d'exiger le départ du chef de daïra à l'issue de laquelle le siège devra être fermé. Il est à signaler enfin que le quartier des Genêts abrite une exposition de photos et d'articles de presse alors qu'une animation est assurée par les délégués de la coordination communale de Tizi Ouzou. La police avait tenté un assaut avant-hier pour arracher l'exposition mais elle a dû se rétracter sous une pluie de cocktails Molotov. K. S.