“En l'espace d'une saison de football, j'aurai vécu des moments fabuleux, des jours de gloire et des souvenirs impérissables. J'ai connu des hommes, au sein du club, et tout autour, et je n'ai pas eu à regretter mon passage à la JSK”, nous disait Jean-Yves Chay, à la veille de ses adieux à la JS Kabylie, la gorge quelque peu nouée, mais l'allure digne. Même s'il ne fut pas toujours parfait dans le choix des hommes ou dans ses options tactiques, et il sait bien qu'il n'exerce pas un métier de sciences exactes, Jean Yves-Chay a eu sûrement beaucoup de mérite à maîtriser un gouvernail exposé aux quatre vents. Au bureau régional du quotidien Liberté à Tizi Ouzou, où l'on a eu à l'approcher et à apprécier ses énormes qualités morales et professionnelles, il nous a fait le plaisir et l'honneur d'une visite de courtoisie comme pour nous signifier qu'il s'agissait d'un simple au revoir. “Mon vœu était de continuer à bâtir une équipe solide. Malheureusement, le public kabyle est trop exigeant et surtout très impatient de rafler tous les titres possibles. Je suis navré, mais je n'ai pas de baguette magique”, dira encore Chay. Pourtant, lorsqu'il offrit la troisième Coupe de la CAF consécutive à la JSK après une finale mémorable face au Tonnerre de Yaoundé, l'on pensait que le “Chay” était bien parti pour réaliser une véritable révolution en Kabylie, terre de défi et de gloire. Mais comme le métier d'entraîneur de football est aussi dur qu'ingrat, surtout en Algérie, le héros de Yaoundé n'a pas tardé à descendre aux enfers. Malgré les blessures et surtout cet exil forcé qui a condamné les Canaris à se déplacer, chaque semaine, de Tizi pour lutter contre toute forme d'adversité, Jean-Yves Chay et toute sa troupe n'ont bénéficié d'aucune circonstance atténuante. “C'est à croire que la JSK dérange en tous points de vue”, devait-il répéter. Un constat aussi amer durant toute la saison. “L'Algérie tout entière, et la Kabylie en particulier, sont déjà fiers de vous, la balle est dans votre camp”, se plaisait-il à rappeler à tous ses joueurs aux quatre coins de l'Afrique avant d'être descendu en flammes dès lors que la machine s'est mise à grincer en compétition nationale. “Pourtant, à mon arrivée, l'on m'a bien fait comprendre que la priorité était la Coupe de la CAF et, à aucun moment, il était question de jouer sur tous les fronts”, précisera Jean-Yves Chay. Il est vrai que l'appétit vient en mangeant, mais force est d'admettre que la JSK avait trop investi dans cette Coupe de la CAF qu'elle voulait garder définitivement, ce qui fut fait et avec quel brio. Comme il l'avait fait la saison dernière avec cet autre coach de renom qu'est Kamel Mouassa, le président Hannachi a été solidaire jusqu'au bout avec son technicien français, ce que Chay reconnaît parfaitement. “Avec le président Hannachi, le manager Hakim Meddane et le président de section, Hamid Sadmi, trois ex-internationaux de football, je crois que nous nous sommes entendus à merveille et je tiens à les remercier pour leur dévouement et surtout leur confiance, même dans les moments difficiles”, tient-il à préciser “mais j'ai bien analysé la situation pour décider de quitter la JSK à l'amiable, sans regrets ni rancune mais avec beaucoup de fierté et de souvenirs. Il est vrai qu'en football, comme dans la vie, personne n'est parfait mais j'estime avoir servi la JSK avec un maximum de rigueur professionnelle et surtout d'honnêteté intellectuelle. Avec cette nouvelle qualification en Coupe de la CAF, je pars la tête haute et surtout la conscience tranquille, le tout couronné d'une expérience tout simplement fascinante”, enchaînera Chay. Tout en souhaitant bonne chance à son éventuel successeur à la barre technique de la JSK, Jean-Yves Chay n'a pas omis de lancer un clin d'œil plutôt sympa vers le fidèle public des canaris. “La JSK possède un public merveilleux qui a été souvent notre douzième homme lors de la fameuse épopée africaine mais il doit savoir être patient et compréhensif avec les joueurs dans les moments difficiles. Ce public fantastique ne doit pas se précipiter dans les jugements hâtifs, au risque de porter de graves préjudices à un club symbole aussi prestigieux”, lancera enfin Jean Yves Chay pas du tout rancunier. M. H. Boudehouche pour une année au CABBA “Je finalise dans les prochaines heures un contrat d'une année avec le président du CABBA”, nous a déclaré hier Ghani Boudehouche qui vient ainsi d'opter officiellement pour Bordj. A. Hamouche