L'augmentation du salaire des imams, proposée par le département des Affaires religieuses dans le projet de statut particulier des fonctionnaires du secteur, oscille, selon les grades, entre 6 000 et 10 000 DA, nous a déclaré le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Abdellah Ghlamallah. Le salaire de base des imams est actuellement de l'ordre de 28 000 dinars, précise-t-il. Dotés actuellement de deux grades, les imams atteindront, selon ce calcul, les cinq grades attribués en fonction de leur niveau d'instruction. Si cette mouture est avalisée par l'Exécutif, il sera également question de réviser l'organigramme des postes et des primes. C'est ainsi que la liste des postes qui est au nombre de dix passera à dix-neuf, institués selon la responsabilité et l'importance de la tâche. La réorganisation concerne aussi l'encadrement. Celui-ci s'échelonne de l'imam le plus gradé, qui est directeur de la mosquée par nomination par le ministre des Affaires religieuses, c'est à lui que revient de diriger la prière du vendredi, aux fonctionnaires qui sont sous son autorité comme le muezzin, les autres imams et les agents d'entretien. Il doit aussi contrôler le contenu des ouvrages proposés par les citoyens avant de décider de les accepter ou de les refuser. Parallèlement aux avantages matériels, le projet de statut particulier des fonctionnaires des affaires religieuses interdit aux hommes de cultes l'adhésion à des organisations à caractère politique, le recours à la grève et les astreint au respect de la référence religieuse officielle. En cas de dépassement de ces limites, l'imam sera présenté devant le conseil scientifique de sa wilaya qui prononcera une sanction administrative allant d'une mise à pied à un licenciement et dans le cas extrême — si l'incitation à la violence est avérée —, il fera l'objet de poursuites judiciaires. À travers ce nouveau texte, le département de Ghlamallah compte, en outre, prohibe aux imams l'habit saoudien et afghan dans les mosquées en leur instituant l'obligation de porter un vêtement en phase avec la culture et les traditions algériennes. Nissa Hammadi