La rencontre d'Alger servira à définir les grands axes de cette stratégie sur la base des nouvelles données induites par la dégradation de l'environnement et ses impacts et surtout à envisager des plans de gestion rationnelle et pérenne de ces ressources. La 9e réunion du Comité d'orientation stratégique (COS) de l'Observatoire du Sahara et du Sahel, organisation internationale créée en 1992, qui regroupe 30 pays dont la mission est la réflexion sur la lutte contre la désertification, les changements climatiques, la question de l'eau, l'environnement et le développement durable, se tient depuis hier à Alger. Une occasion de faire le programme précédent et d'élaborer une nouvelle stratégie, perspective 2020, a souligné M. Sokona Youba, secrétaire exécutif de l'OSS. La rencontre d'Alger servira à définir les grands axes de cette stratégie sur la base des nouvelles données (indicateurs) induites par la dégradation de l'environnement, ses impacts sur l'agriculture, la situation socioéconomique locale, la pauvreté, l'accès aux ressources naturelles, notamment l'eau, et surtout à envisager des plans de gestion rationnelle et pérenne de ces ressources. Ce discours trop technique est soutenu par les scientifiques et experts qui siègent au niveau du comité et de l'observatoire. Pour la sous-région Afrique du Nord, Algérie, Tunisie et Libye, la question de l'eau, la nappe albienne, un accord a été trouvé pour une gestion et une exploitation rationnelles, selon les besoins de développement de l'agriculture. Un mécanisme de concertation a été trouvé, et les trois pays se sont engagés à respecter le principe de la préservation du bassin, son exploitation selon les calculs, mais surtout le principe du partage. Une première au monde, a rappelé M. Sellal, ministre des Ressources en eau, qui parraine cette rencontre. Outre l'observation, le comité se charge de suivre et de surveiller l'évolution de l'environnement et son impact sur la vie socioéconomique de la région du Sahara et du Sahel. Des observatoires pilotes sont installés et se chargent de la collecte des informations, des données liées à la désertification, l'évolution sociologique des populations, le climat, la faune et d'élaborer des propositions afin d'éviter les catastrophes écologiques. Il s'agit, a souligné M. Habib Benyahia, président du CAS et SG de l'UNMA, de stratégie de prévention et non de réaction. Différents secteurs participent à l'approche globale. Asal, agriculture, hydraulique, environnement… mais c'est surtout, concernant le cas Algérie, la zone des Hauts-Plateaux et steppique qui est principalement visée. Interrogé sur la nécessité de prendre en compte les données du Réseau d'observation et de surveillance écologiques à long terme (Roseltl) présenté par Mme Requiers Desjardins, données que peuvent recueillir les différents services des institutions (directions de wilaya), M. Sellal reviendra sur l'importance du projet Hauts-Plateaux et la nécessité d'avoir toutes les données précises pour élaborer une vision à long terme dans le cadre des programmes de développement. Evidemment, l'agriculture, l'environnement et l'aménagement du territoire sont les secteurs directement concernés. À moins d'une année du sommet mondial sur l'eau qui se tiendra en mars 2009 à Istanbul, la réunion de l'OSS inscrit sa “politique” et ses projections dans une démarche globale de protection de l'environnement, de sa préservation dans une démarche de développement durable. Des axes importants dans les initiatives mondiales et régionales, et les défis du millénaire des Nations unies. Notamment la lutte contre la pauvreté et l'accès à l'eau. L'exemple de la concertation à trois pour le partage de l'eau, Algérie-Tunisie-Libye, devrait servir de leçon dans le monde pour éviter les conflits. Djilali B.