Le président de la Commission nationale des auto-écoles relevant de l'Union générale des commerçants et artisans algériens reconnaît qu'une grande anarchie règne dans la corporation. La dénonciation par certains de ses pairs du phénomène de la vente du permis de conduire, pratiquée par des gérants d'auto-école, n'est pas du goût de M. Benseghir Si Ahmed, président de la Commission nationale des auto-écoles relevant de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) et chargé de la préparation de l'assemblée générale de cette corporation. “Je suis contre ce genre d'accusations”, affirme-t-il lors d'une conférence de presse animée hier au siège national de l'UGCAA. “L'Algérie n'est pas la Somalie. Il n'y a pas de corsaires dans nos rangs. Si au niveau de certaines wilayas de telles pratiques ont cours, ce n'est pas du tout le cas dans beaucoup d'autres. Il faut éviter la généralisation”, tonne-t-il encore. Mais il reconnaît qu'une grande anarchie règne dans la corporation. Pour ce qui est du nouveau tarif (30 000 DA) que doivent payer les candidats à l'obtention du permis de conduire, déjà pratiqué par certains gérants d'auto-écoles, M. Benseghir a exprimé son opposition même s'il ne s'agit que de “rumeurs”. “Je n'ai reçu aucune directive du ministère dans ce sens”, souligne-t-il. S'il reconnaît que “les prix sont libres” du fait que l'activité est “commerciale”, il n'a pas manqué, toutefois, de jeter la pierre à certains de ses pairs qui, accuse-t-il, “veulent mettre la pression sur le ministère pour élever les tarifs à 30 000 DA”. Son souhait est que le département de Amar Tou fixe un prix de référence, mais non sans revoir à la hausse les plages horaires nécessaires à la formation. L'arrêté qui régit la corporation date de 1987. Actuellement, les frais du permis de conduire sont de 4 000 DA, et le volume horaire des cours de code est de 12 heures et celui de la conduite est de 25 heures. Concernant le taux national de réussite dans les examens, M. Benseghir l'a situé autour de 51 à 53%. Parlant des accidents de la circulation, M. Benseghir s'est attardé sur les causes qui sont à l'origine de l'aggravation de ce phénomène. Et de citer, entre autres causes, l'absence flagrante de signalisations routières dans plusieurs wilayas, le problème des candidats libres (dans certaines wilayas comme Sétif, certains candidats dont les dossiers sont déposés auprès de la Direction des transports, obtiennent leur permis de conduire, selon lui, sans avoir suivi aucune formation), l'alcool et la drogue, la saturation du parc automobile, la mauvaise qualité du réseau routier, l'absence de circuits d'apprentissage dignes de ce nom dans la majorité des wilayas (32 sont en cours de réalisation et 37 autres sont programmés pour 2009). Et M. Benseghir de nuancer : “Certes, le nombre d'accidents est grand, mais au regard de la taille du parc national automobile et de l'état de nos infrastructures routières, il n'est pas aussi énorme qu'on ne le présente.” Sa solution pour mettre un terme à l'hécatombe routière ? Il invite les pouvoirs publics à prendre certaines mesures (une rallonge de la durée de la formation, la prise en main des examens par le ministère de tutelle, la révision à la hausse de la durée du recyclage d'une personne qui veut ouvrir une auto-école de 02 à 04 ans, l'instauration d'inspections périodiques, le durcissement des sanctions prononcées par la commission de retrait de permis de conduire, etc.) À noter que, selon le recensement de 2007, il existe 3 659 auto-écoles au niveau national. Par ailleurs, l'UGCAA a décidé de geler tout mouvement de protestation ou de grève jusqu'après la tenue de son congrès prévu pour les 26, 27 et 28 janvier 2009. Expliquant cette décision, M. Bounouar, chargé de communication de cette organisation, a soutenu que “les statuts de l'UGCAA ne sont pas conformes à la loi régissant l'activité syndicale. Même le ministère du Travail nous a saisis sur cette question”. Arab CHIH