Trois Fédérations du secteur des Transports ont adressé, ces deux derniers jours, une lettre au ministère de tutelle dans laquelle elles demandent audience pour relancer le débat autour des revendications brandies il y a plusieurs mois. C'est ce qu'a fait savoir hier M. Aoudia, président de la Fédération nationale des autoécoles relevant de l'Union générale des commerçants et artisans algériens. Aux côtés des autoécoles, l'interlocuteur souligne les fédérations des taxis et des transporteurs qui ont co-signé la correspondance. « Nous avons réitéré, pour la énième fois, notre volonté de faire aboutir nos revendications par voie de dialogue. La dernière rencontre avec les responsables du ministère remonte au 2 août dernier. Depuis, aucune audience n'a eu lieu en dépit de maintes demandes adressées», indique le porte-parole des exploitants des autoécoles avant de préciser qu'un ultimatum de deux semaines est donné à la tutelle pour y statuer : «Si aucune suite ne sera donnée à notre demande d'ici le 20 décembre prochain, les trois fédérations se réuniront pour décider d'une action commune à entreprendre dans les jours à venir». Le président de la fédération qui reconnaît l'anarchie caractérisant la corporation des autoécoles a nié, toutefois, quelques accusations portées à l'encontre des exploitants des autoécoles. A titre d'exemple, il note que le phénomène de la vente du permis de conduire, pratiquée par des gérants, est amplifié : «Je suis contre ce genre d'accusations. Si au niveau de certaines wilayas de telles pratiques ont cours, ce n'est pas du tout le cas dans beaucoup d'autres. Certes, ce fléau existe mais il faut éviter la généralisation ». Pour ce qui est du nouveau tarif (30. 000 DA) que doivent payer les candidats pour l'obtention du permis de conduire, il espère voir le ministère des Transports fixer un prix de référence, mais « non sans revoir à la hausse les plages horaires nécessaires à la formation», a-t-il dit. Invité à donner son opinion sur l'hécatombe routière, M.Aoudia cite les causes qui sont à l'origine de l'aggravation de ce phénomène. Il reconnaît tout de même la délivrance « gratuite » des permis de conduire dans certaines wilayas « pour les candidats libres en particulier». Il fera observer à ce sujet que « certains candidats dont les dossiers sont déposés auprès de la Direction des transports, obtiennent leur permis de conduire sans avoir suivi aucune formation ». A cela s'ajoute, poursuit-il, la consommation de l'alcool et la drogue chez certains conducteurs, la saturation du parc automobile, la mauvaise qualité du réseau routier, et l'absence de circuits d'apprentissage. Par ailleurs, la révision à la hausse de la durée du recyclage d'une personne qui veut ouvrir une autoécole de 02 à 04 ans, l'instauration d'inspections périodiques et le durcissement des sanctions, sont entre autres les propositions susceptibles de mettre un frein un tant soit peu aux accidents de la route.