«Nous ne sommes pas les terroristes de la route comme on a tendance à le faire croire ! » Telle a été la réplique des directeurs des auto-écoles réunis hier à l'occasion de la création de leur fédération. «Nous sommes des formateurs avant tout», clament-ils. Ils assurent qu'aucune augmentation du coût des examens n'a eu lieu jusqu'à présent. Réunis, hier, samedi, à l'hôtel Es-safir d'Alger sous l'égide de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), les concernés ont affirmé unanimement : «Nous ne sommes pas responsables (des accidents de la route) !». «Au lieu de nous accuser à tort d'être des terroristes de la route, que nos pourfendeurs jettent un coup d'œil du côté du déficit en matière de panneaux de signalisation qui – quand ils existent – sont installés n'importe comment et plus grave encore n'importe où.» Ils témoignent notamment du fait que l'installation des panneaux de signalisation qui du reste ne répond à aucune norme, se fait par le biais de simples agents des municipalités qui n'ont aucune notion du code de la route. Les assemblées communales sont pointées du doigt quant à la manière d'appliquer les normes du code de la route. Les gérants des auto-écoles désignent ouvertement les directions des transports des 48 wilayas du pays qui, selon eux, ont également une grande part de responsabilité. Cette montée au créneau a eu lieu, hier, les directeurs des auto-écoles ayant procédé à l'élection de leur fédération qui sera désormais «le seul et unique interlocuteur du ministère des Transports». Par ailleurs, une levée de boucliers est née à la suite des graves déclarations récemment faites à certains organes de la presse nationale par le directeur d'une auto-école de la wilaya de Tizi Ouzou. Ce dernier a en effet accusé ses collègues de s'adonner à ce qu'il appelle «le business des permis de conduire», allant jusqu'à qualifier cette prétendue pratique de «phénomène très répandu en Algérie». Selon ce responsable d'auto-école qui s'est présenté comme le vice-président de l'association des auto-écoles de la wilaya de Tizi Ouzou, «90% des permis de conduire des auto-écoles du pays délivrent les permis avec des pots-de-vin en contrepartie» et que «8 sur 10 permis sont acquis sans passer d'examen». Les directeurs des auto-écoles rassemblés hier ont rejeté ces accusations. Ils déplorent que les pouvoirs publics n'aient pas daigné mettre ce «responsable autoproclamé qui ose parler au nom de la corporation» devant ses responsabilités et de le mettre en demeure d'apporter les preuves de ses assertions. l Le président de la Fédération des auto-écoles, Aoudia Ahmed Zineddine, a qualifié de «rumeurs» les informations relatives à une prétendue augmentation des coûts des examens du permis de conduire que l'on estime à 30 000 DA. Selon lui, des bruits courent par-ci par-là quant à une soi-disant décision émanant du ministère des Transports selon laquelle les horaires des examens de conduite seraient amenés dès novembre prochain à 30 heures au lieu des 15 à 18 h de leçon conformément à l'actuelle réglementation à raison de 15 à 45 minutes/la leçon. «Pour le moment, nous n'avons reçu aucune note du ministère dans ce sens», a indiqué M. Aoudia qui a précisé que ce n'est qu'une fois que la tutelle aura pris une décision sur ce point que les tarifs des examens seront déterminés. Il a souligné que le ministère des Transports leur a donné carte blanche quant à déterminer les prix à appliquer. «Nous avons eu une réunion de travail avec les responsables du ministère des Transports le 12/05/2008. Il nous a été signifié que nous étions libres d'appliquer les tarifs que nous voudrions», a-t-il observé. Selon lui, si réaménagement des tarifs il y a (dès novembre), il ne sera pas exclu que les tarifs des examens aillent au-delà du seuil des 30 000 DA. En revanche, à l'heure actuelle cette prétendue augmentation n'est pas appliquée.