Reporté à trois reprises, le procès d'un des plus grands sanguinaires du GIA de la région centre a eu lieu avant-hier au niveau du tribunal criminel près la cour de Boumerdès. Abou Ibrahim, de son vrai nom Zoughli SaId, ancien compagnon de Antar Zouabri puis de Hassan Hattab a été condamné à la peine capitale. Il est en fait l'auteur de plusieurs massacres collectifs et d'autres attentats commis dans la région centre notamment à Réghaïa, Aïn Taya, Boudouaou, Bouzegza, Béni Amrane entre autres. Arrêté en juin 2004 à Oued Ledjnane près de Béni Amrane par une patrouille de l'ANP, ce terroriste qui avait pris le maquis en 1993 a, à son actif, une panoplie de crimes des plus abominaux parmi lesquels l'assassinat en 1994 à Réghaïa de trois familles. Il participa également à l'élimination de plusieurs autres familles entre Réghaïa et Aïn Taya comme il assassina, la même année, un taxieur de Réghaïa et un autre à Herraoua. Abou Ibrahim est aussi l'auteur de l'incendie qui ravagea en 1995 l'Institut d'agronomie de Herraoua ainsi que la destruction du siège de Sonatro de Réghaïa et du parc de la SNTV de Herraoua. En 1997, il participa à une embuscade à Baba Ali à Lakhdaria qui coûta la vie à plus de 12 militaires. À la naissance du GSPC, Zoghli sera nommé par Hassan Hattab tour à tour conseiller militaire de katibat El-Feth, “émir” de la sériat Bounab de Tizi Ouzou avant de rejoindre sériat El-Feth dite aussi El- Guarita de Lakhdaria (à ne pas confondre avec katibat El-Feth de Boumerdès). En 2001, il rejoint seriat Djerah puis katibat El-Houda du Djurdjura dans la wilaya de Bouira, katibat Ennour de Tizi Ouzou. Il sera blessé à deux reprises mais il finira par tomber dans une embuscade qui lui a été tendue par l'ANP à Béni Amrane. Blessé grièvement, cet ancien “émir” du GIA s'en sortira mais avec un handicap au niveau des jambes. Présent hier dans le box des accusés, et s'appuyant sur des béquilles, ce terroriste n'hésita pas à demander la clémence au tribunal en faisant l'éloge de la concorde civile et la réconciliation nationale après avoir rejeté certains attentats qui lui ont été attribués. Mais le procureur lui a rappelé que la réconciliation est faite pour les gens qui se rendent et non pour ceux qui sont capturés, les armes à la main comme il lui a rappelé les différentes tueries auxquelles il a pris part durant ses 15 ans passés dans les maquis. Le juge a également condamné dans la même affaire Sadaoui Abdelhamid alias Yahia Abou Haïtem tué en 2007 ainsi que Kiche Ferhat dit Kiki à la peine de mort. M. T.