Le chef de l'Etat a visité plusieurs stands d'éditeurs algériens et étrangers, notamment l'Anep, Dar El-Ouma, Dar El-Hikma, Springer, Instituto Cervantes ou encore Casbah et celui de la Fondation Emir-Abdelkader. Après la visite en coup de vent l'année dernière, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a pris tout son temps lors de la traditionnelle visite inaugurale, à la Safex (Pins-Maritimes), du Salon international du livre d'Alger. Le chef de l'Etat était accompagné de tous ses ministres, à leur tête le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, ainsi que le ministre d'Etat et le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. La principale concernée, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, qui a manqué cet important rendez-vous livresque puisqu'en mission officielle à l'étranger. En avance, le Président qui était attendu pour 15h a débarqué à 14h30. Curieux et intéressé, il visitera les stands, feuillettera les ouvrages et s'attardera volontiers pour interroger des exposants, à l'inverse de tous ses ministres, restés à l'écart, pas vraiment intéressés par l'événement. Les exposants, de leur côté, ne se sont pas privés d'évoquer et de soulever, face à M. Bouteflika, leurs difficultés liées à la distribution et à la diffusion de leurs publications, à l'exemple de l'Agence nationale pour l'édition et la publicité (Anep). De passage par le stand du Haut-Conseil de la langue arabe, dont les ouvrages publiés ne sont pas destinés à la vente, le Président a demandé à ses collaborateurs, notamment M. Ouyahia, de prendre des mesures pour remédier à cette situation. Le chef de l'Etat se montrera très intéressé par la question de la traduction et soulèvera cette problématique en visitant le stand de l'Institut Goethe. Il interrogera d'ailleurs le représentant du stand sur les actions de l'institut en ce sens ; et le représentant, M. Joerg Walendy de répondre : “Nous avons traduit des classiques de la littérature allemande vers l'arabe, notamment certaines œuvres de Goethe et inversement, nous avons traduit Mahmoud Darwish vers l'allemand.” Au stand des Editeurs sans frontières, la représentante de cette association lui demandera de choisir un livre ; et c'est sur Bleu, Blanc, Vert de Maïssa Bey que s'arrête le choix du Président. Un clin d'œil intéressant qui a fait sourire plus d'un, notamment les organisateurs. Souriront-ils encore dans quelques jours à l'issue du Sila ou déchanteront-ils ? Lors de son inspection, à quelques minutes de l'arrivée du Président, le service de sécurité avait demandé aux éditeurs de cacher la quantité impressionnante de cartons, car aussi vraisemblable que cela puisse paraître, les cartons sont toujours là, ou du moins, ils étaient là hier… Phénomène relativement normal puisque c'était le jour de l'installation. Autre signe habituel d'une ouverture du Sila, quelques stands déserts ; leurs représentants ont rassuré en affirmant que la marchandise allait arriver hier tard dans la soirée ou aujourd'hui. Sara Kharfi