Que vous soyez dans un transport en commun ou à bord de votre véhicule sur la RN5, le calvaire vous attend à Réghaïa. Mohamed travaille dans une boîte privée à Alger-Centre et est obligé de faire quotidiennement la navette de Tizi Ouzou où il réside. La route, ça lui connaît en avalant des milliers de kilomètres par mois à bord de sa Mégane. Son enfer, en dehors des chauffards qu'il n'arrête pas de traiter de tous les noms d'oiseaux, c'est le barrage routier situé à quelques encablures en parallèle de la ville de Réghaïa. “Un vrai poison”, dit-il. Considéré actuellement comme l'un des plus gros points noirs de la capitale, il crée des bouchons sur plusieurs kilomètres, immobilisant véhicules et pénalisant des milliers de travailleurs, étudiants et autres citoyens devant se rendre dans la mégapole pour différentes raisons. Pour ce qui est de la cause de ces fâcheux désagréments, le doit est pointé en direction du barrage dressé par les corps de sécurité depuis la recrudescence des attentats terroristes ayant ciblé tout particulièrement la capitale en 2007. Si la raison sécuritaire reste après tout de l'appréciation des services compétents de l'Etat, on ne peut, en qualité de citoyen, s'empêcher de s'interroger sur l'opportunité de ce barrage, sachant que depuis son implantation sur les lieux, il ne fait que compliquer la vie aux usagers qui ne savent pas à quel saint se vouer pour renouer avec le plaisir de traverser cette localité sans avoir à frémir à la moindre évocation de son nom. Mohamed et les milliers d'automobilistes comme lui vivent le cauchemar au quotidien et se demandent même si les kamikazes du GSPC représentant El-Qaïda au Maghreb ne connaissent pas d'autres routes ou voies pour se rendre à la capitale pendant que des malades risquent de rater leur rendez-vous dans les établissements hospitalo-universitaires. Dernièrement, un confrère avait rapporté le récit de ce malade qui a eu toutes les peines du monde à joindre l'hôpital Mustapha, car le véhicule qui le transportait en urgence était resté bloqué pendant plus d'une heure et demie. Les cas d'espèce sont fréquents. Devant toutes ces tracasseries, les usagers de la RN5, notamment ceux passant par Réghaïa, espèrent une solution des autorités dans le sens d'une révision du plan de circulation ou, à défaut, penser à remplacer le dit barrage par une équipe motorisée mobile aux fins d'identifier les véhicules suspects. ALI FARES