Epreuve n Les dirigeants politiques du Zimbabwe ont, de nouveau, sollicité l'aide de leurs voisins d'Afrique australe en vue de tenter de débloquer les négociations sur la formation d'un gouvernement d'union nationale dont la reprise est prévue demain lundi au Swaziland. En raison de ce blocage né de divergences sur l'attribution du portefeuille de l'Intérieur, les protagonistes zimbabwéens reprendront leurs travaux au Swaziland, avec une équipe de médiation élargie à l'organe de politique, défense et sécurité de la Communauté de développement d'Afrique australe (Sadc). Surnommé «troïka», cet organe est composé de trois pays membres du bloc régional et est actuellement présidé par le roi Mswati III du Swaziland. Il comprend également l'Angola et le Mozambique. La Sadc a régulièrement été saisie du dossier zimbabwéen depuis le déclenchement de la crise politique dans ce pays en mars dernier en organisant des sommets et des réunions de sortie de crise. Elle a également chargé l'ancien président africain Thabo Mbeki de rapprocher les points de vue entre les parties en conflit. Après quatre jours consécutifs de discussions à Harare sous l'égide du médiateur sud-africain Thabo Mbeki, le président Robert Mugabe et son rival de l'opposition Morgan Tsvangirai peinent à s'entendre sur l'attribution du ministère de l'Intérieur, qui contrôle à la fois la police et l'organisation des élections. Le parti présidentiel «a argumenté pour garder le ministère», alors que le principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Tsvangirai «plaidait pour l'obtenir», selon Patrick Chinamasa, négociateur du parti au pouvoir. «Deux formules ont été avancées : que le ministère soit partagé entre la Zanu-PF, parti de Mugabe et le MDC-T avec des co-ministres ou qu'il y ait un ministre tournant pour six mois», a-t-il précisé. L'autre portefeuille qui faisait l'objet de désaccord entre les deux hommes était celui des Finances, mais, selon M. Chinamasa, le parti de Robert Mugabe «a accepté de le confier au MDC». Pour rappel, la formation d'un gouvernement d'union nationale est prévue par l'accord de partage du pouvoir conclu le 15 septembre dernier entre le président Mugabe, le chef du MDC et le leader de la faction dissidente du parti de l'opposition, Arthur Mutambara sous l'égide de Thabo Mbeki. Cet accord qui prévoit que M. Mugabe reste chef de l'Etat et que M.Tsvangirai devienne Premier ministre était censé désamorcer la grave crise politique que traverse le Zimbabwe, générée d'abord par la défaite pour la première fois du régime aux élections du 29 mars remportées par l'opposition puis par la réélection controversée du président Mugabe au pouvoir depuis 1980. L'opposition zimbabwéenne contestait la réélection de Mugabe lors d'un scrutin où il était seul en lice après le retrait de la course de Morgan Tsvangirai qui avait invoqué alors des violences contre ses partisans ce que le gouvernement a immédiatement démenti.