Le centre-ville de Khemis Miliana mérite plus d'attention et il serait souhaitable que ce marché informel soit transféré au niveau de l'ex-Souk El Fellah qui est actuellement utilisé par un privé comme parking. La question des marchés informels est une véritable plaie à Khemis Miliana. Le premier situé sur la place publique centrale de la ville est considéré comme l'embryon. Une place qui faisait la joie des Affrevillois et qui est depuis des années un lieu où des tentes de toutes sortes ont été érigées, archaïquement. La friperie se taille la part du lion, des souliers à 50 DA la paire, des pantalons à 100 DA pièce, des vestes de 200 à 1 000 DA, des objets récoltés çà et là. Les vendeurs de sardines et poissons, chassés du marché couvert ont squatté le trottoir et une partie de la chaussée. Un peu plus loin, toute la ruelle est parsemée de vendeurs de toutes sortes d'habits. On y trouve des produits périssables que la législation interdit d'étaler par terre, tels que de la margarine, du chocolat, du petit-lait, du miel douteux, des bonbons. Dans une ruelle adjacente, c'est une foire informelle de la téléphonie mobile où la majorité des téléphones volés dans les environs et la capitale sont étalés au vu et au su de tout le monde. Le summum de la précarité de ce marché est sans équivoque Al Hoffra (le trou), le marché aux puces où des tas de vêtements de friperie dégageant des odeurs nauséabondes sont amoncelés un peu partout, de la ferraille ; des restes de robot, de transistor ou de poste de télévision, de fer à repasser, de vélo et d'articles récoltés auprès des ménages et des décharges. Des images hideuses que tous les visiteurs, les responsables voient chaque jour. Le centre-ville de Khemis Miliana mérite plus d'attention et il serait souhaitable que ce marché informel soit transféré au niveau de l'ex-Souk El Fellah qui est actuellement utilisé par un privé comme parking. Le 2e marché est celui de la cité Houria, derrière le siège de la daïra et du tribunal qui a lieu trois fois par semaine avec des vendeurs issus de toutes les wilayas limitrophes qui laissent derrière eux des immondices. Des centaines de sachets, des cartons, du papier d'emballage abandonnés sont transportés par le vent vers les entrées des cages de certains immeubles muant les alentours en un parterre jalonné de couleurs différentes collés aux arbres, le tout éparpillé dans les entrées et autres endroits. Dans ce marché, des bouchers ambulants vendent encore de la viande pendue aux esses sans aucune protection sanitaire. Les poulets vifs sont parqués dans des coins, égorgés sur place, jetés dans des fûts pour se débattre et des fois déplumés par des enfants. Là aussi l'informel est latent, pire des vendeurs véreux proposent des légumes et des fruits à demi pourris à la vente. Les bruits, les bagarres, les vols sont le menu quotidien et toutes les tentatives de mettre fin à cette anarchie ont été vaines. Peut-être la livraison des locaux commerciaux encore en chantier sur ce site résoudrait cette équation. Le 3e marché est celui de la dalle situé entre les cités Sidi Maâmar et Nedjama ainsi que la gare routière. Juché sur la dalle qui recouvre un ancien marché informel il attire beaucoup de citoyens en dépit des mêmes fléaux que les autres marchés. En sus des marchés, dans bon nombre de ruelles commerçantes, les trottoirs sont squattés par des vendeurs qui étalent leurs produits à l'image de l'électroménager, des jouets, des meubles… Les citoyens se demandent quand leur ville retrouvera son lustre d'antan même si les opérations de réfection des trottoirs le long de l'avenue Bougara durent depuis plusieurs mois avec les désagréments causés à la moindre chute de pluie. Khemis Miliana, la plus importante ville de la wilaya d'Aïn Defla dont les habitants aspirent à ce qu'elle soit élevée en chef-lieu de la wilaya, est toujours sujette aux mêmes séquelles. Moha B.