M. Hamaidi Zourgui Hocine est un ancien moudjahid fier de son passé révolutionnaire et n'hésite pas à le montrer. Pourtant ce qu'il est en train de vivre depuis cinq ans est pour lui incroyable. Déclaré sinistré suite à l'état de vétusté avancé de la bâtisse où il habitait, il est relogé en décembre 2000 par le wali délégué de Bab El-Oued à la cité des 228-Logements de Hammamet. Il y habite, pensant avoir mis de côté le problème de logement. Le bonheur n'aura duré que trois petites années. En 2003, il reçoit une convocation du tribunal suivie d'un arrêté d'expulsion. Pensant à une erreur, il s'en va expliquer à qui de droit que le logement qu'il occupe est bien à lui comme l'attestent les documents en sa possession. En vain. On lui exhibe l'instruction du wali (Nourani) gelant les affectations de logement. N'en revenant pas de cette mauvaise surprise, il décide de prendre conseil auprès de ses connaissances. Toujours rien. Entre-temps, son logement est affecté à une dame veuve de chahid. M. Hamaidi constate, toutefois, une erreur d'adresse : il est mentionné cité des 200-Logements au lieu de 228-Logements. Cela fait cinq longues années qu'il tente d'expliquer aux concernés que le logement en question est bien à lui sans trouver d'oreille attentive. Du coup, il s'est mis à passer en revue son passé de moudjahid ayant été aux côtés des héros de la guerre de Libération. Et revenant à la triste réalité qui fait de lui un potentiel hors-la-loi, il n'a d'espoir qu'aux instances suprêmes du pays. Alors que le peuple algérien s'apprête à célébrer le 1er Novembre, un moudjahid est expulsé de son logement. A. F.