Les cours du brut gagnaient plus de trois dollars hier en début d'échanges européens. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait en hausse de 3,45 dollars à 63,74 dollars sur l'Inter Continental Exchange (ICE) de Londres. Le baril de “Light Sweet Crude” pour livraison en décembre, quant à lui, prenait 3,51 dollars à 66,24 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Ce nouveau rebond est essentiellement dû à la reprise des marchés boursiers et à cette baisse attendue des taux par la Réserve fédérale américaine (Fed) prévue pour l'après-midi. Le brut a bénéficié de la chasse aux bonnes affaires sur les marchés et du regain d'optimisme fondé sur les perspectives de baisses des taux, même si de vives inquiétudes continuaient à peser sur la santé de l'économie mondiale. En effet, la Réserve fédérale américaine (Fed) a achevé une réunion de deux jours à l'issue de laquelle elle devrait très probablement abaisser son taux directeur, actuellement fixé à 1,5%, pour aider l'économie des Etats-Unis à sortir de la crise et stabiliser les marchés. Après une baisse enregistrée mardi dernier, le brut reprend de nouveau sa tendance haussière. Le prix du panier Opep, regroupant les 13 pétroles bruts de référence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a enregistré, mardi dernier, une nouvelle baisse par rapport à lundi. Le panier Opep a reculé de 90 cents pour s'établir à 55,90 dollars le baril mardi dernier contre 56,80 dollars le baril lundi dernier qui est son premier jour de cotation de la semaine. Le prix du panier Opep est passé, pour rappel, vendredi soir, sous la barre des 60 dollars le baril. Le panier de l'Opep comprend, faut-il le souligner, le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Oriente (Equateur), Minas (Indonésie), Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export (Koweït), Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigeria), Qatar Marine (Qatar), Arab Light (Arabie Saoudite), Murban (EAU) et le BCF 17 (Venezuela). Pour rappel, l'Opep avait décidé de réduire son offre de 1,5 million de barils par jour, pour tenter d'enrayer la chute des prix du pétrole en pleine crise financière internationale, à l'issue d'une très brève réunion d'urgence vendredi passé à Vienne. “Si la situation se détériore au point que nous soyons obligés de tenir une nouvelle réunion avant l'Algérie, nous le ferons”, a déclaré mardi passé à Londres, Abdallah el-Badri, le secrétaire général du cartel, faisant allusion à la prochaine réunion de l'Opep prévue le 17 décembre à Oran. “Si le marché réagit mal (à la baisse de production décidée vendredi) nous nous rencontrerons avant la réunion d'Oran”, a-t-il ajouté. Le ministre qatari de l'Energie, Abdallah Ben Hamad Al-Attiyah, avait, au contraire, estimé un peu plus tôt au cours de la même conférence que l'Opep ne se réunirait pas avant Oran. “Pour l'instant, il n'y a pas d'indication selon laquelle nous pourrions nous réunir avant décembre. Nous sommes seulement à quelques semaines (de la réunion) de décembre. Quelques semaines peuvent résoudre le problème”, a-t-il affirmé. “Je ne pense pas que nous allons nous réunir à nouveau avant décembre”, a-t-il déclaré. Autre conséquence de la baisse du brut qui touche l'aide financière fournie par les pays du Golfe aux autres pays arabes. Celle-ci ne sera, sans aucun doute, pas la même si les cours du brut ne remontent pas. Les chiffres à ce sujet sont rares, mais on sait que l'Arabie Saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis constituent les principaux pays arabes donateurs, Riyad, notamment, ayant alloué ces deux dernières années des milliards de dollars à des pays arabes et musulmans.“À court terme, la situation est gérable, mais à moyen terme, il y aura un impact si la crise financière mondiale continue”, avertit un expert. Seul point positif, les exportations vers le Golfe en provenance des pays arabes non pétroliers ne devraient pas être affectées par une récession mondiale, estime-t-il, car il s'agit généralement de produits de première nécessité. Synthèse B. K.