Le président palestinien Mahmoud Abbas a exclu hier à Bucarest la signature d'un accord de paix au Proche-Orient avant la fin de l'année, comme le souhaite l'administration Bush, en raison des élections en Israël et aux Etats-Unis. "Je ne crois pas qu'un accord de paix soit possible d'ici la fin de l'année, sachant qu'aussi bien l'administration américaine que celle israélienne sont occupées avec les élections et qu'il reste encore très peu de temps" avant l'expiration de ce délai, a déclaré M. Abbas au cours d'une conférence de presse conjointe avec le président roumain Traian Basescu. "Une fois les élections dans les deux pays terminées, les négociations et les contacts reprendront, afin de clore les dossiers en discussion", a-t-il ajouté. M. Abbas a également indiqué qu'il ferait de son mieux pour "assurer le succès" des discussions prévues le 10 novembre au Caire sur un plan élaboré par l'Egypte en vue d'une réconciliation interpalestinienne. "Nous sommes très intéressés par une réconciliation interpalestinienne, car son absence aurait un impact négatif sur notre position dans les négociations avec Israël", a-t-il souligné. Le mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza a émis une série d'objections à ce plan de paix, concernant notamment le mandat du président Abbas. Le président palestinien a par ailleurs vanté les "bonnes relations" avec Bucarest, datant de l'époque communiste, lorsque la Roumanie "avait figuré parmi les premiers pays à reconnaître l'Etat palestinien". Il a également souhaité "continuer à utiliser les bons offices de la Roumanie" afin de faire avancer les efforts de paix au Proche-Orient. M. Basescu a de son côté précisé que la Roumanie ne souhaitait pas "s'immiscer dans le processus de paix en cours", mais était "prête à y participer si elle était sollicitée". Seul pays de l'ancien bloc communiste à avoir maintenu des relations diplomatiques avec Israël après la guerre de six jours de 1967, la Roumanie de Nicolae Ceausescu avait également des rapports étroits avec l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) dirigée par Yasser Arafat. R. I./Agences