“Le soufisme chez la Tidjania a des valeurs humaines universelles parce qu'il émane du message divin tolérant et net de tout extrémisme.” La confrérie Tidjania a ouvert, hier, au niveau du complexe culturel de la ville d'El-Oued, la deuxième édition de son séminaire international. Organisée sous l'égide du président de la République, la rencontre se tient en présence d'une centaine de participants venus des quatre coins du pays et de 14 pays étrangers. Selon le calife de la Tariqa, le Dr Mohamed-Laïd Tidjani, s'exprimant lors de son allocution inaugurale, le thème choisi pour cette édition porte sur “le discours soufi à l'ère de la mondialisation”. “Le soufisme chez la Tidjania a des valeurs humaines universelles parce qu'il émane du message divin tolérant et net de tout extrémisme”, selon le premier responsable de la Tariqa. “Le monde actuel, qui traverse des moments difficiles à cause de la mondialisation sauvage, a besoin d'amour, de dialogue et de réconciliation entre les cultures et les civilisations pour servir l'humanité”, ajoutera-t-il avant d'expliquer que “celui qui est croyant en Dieu, selon les préceptes de l'Islam, est notre frère et avec le reste, on partage notre appartenance à l'humanité”. L'inauguration du séminaire s'est distinguée par la lecture de la lettre du président de la République par le secrétaire général de la présidence de la République. Le président a exprimé son soutien aux participants, mettant en évidence l'historique de la Tidjania et le rôle qu'elle ne cesse de jouer à travers les époques. Le Président a évoqué, également, le problème de la mondialisation qui a fait entrer le monde dans des crises multiformes. Dans cette conjoncture, le soufisme reste une nécessité pour l'amorce du dialogue entre les civilisations et l'amour entre les peuples. “La Tariqa Tidjania est une science, un travail et un culte”, lit-on dans le message du Président. La crise morale qui frappe le monde a besoin du soufisme et de sa dimension spirituelle. “On peut être fiers de notre patrimoine soufi qui peut être notre chemin pour parvenir à la concorde, à la réconciliation et à l'élimination de la violence destructrice”, conclut Abdelaziz Bouteflika. Les conférences données sont axées, entre autres, sur le rôle de la Tidjania dans la lutte contre la colonisation, la mondialisation. Il faut signaler que la zaouïa Tidjania de Guemmar est la plus ancienne des zaouïas. Elle a été fondée en 1789 par Sidi-Mohamed Essaci de Guemmar, qui l'a construite conformément aux directives de cheikh Sidi-Ahmed Tidjani, fondateur de l'ordre spirituel. La confrérie Tidjania est implantée dans plusieurs pays de l'Afrique noire. Depuis le XIXe siècle, on lui attribue, à tort ou à raison, des pouvoirs réels ou imaginés dans le continent. La confrérie, dès sa création, a transcendé les Etats nations. Si elle véhicule des idées soufies inspirées de la religion musulmane, elle a toujours accepté les non-musulmans en son sein. Il suffit de visiter le cimetière du palais de Kourdan à Aïn Madi, dans la wilaya de Laghouat, pour mesurer cette capacité d'acceptation de l'autre indépendamment de sa couleur et de son ethnie. S. Mohamed