Les fortes précipitations survenues au début du mois d'octobre dans la wilaya de Béchar ont causé des pertes en vies humaines, engendré beaucoup de sinistrés et fait des dégâts matériels importants. Vingt-six jours après le début des inondations, les habitants de la daïra d'El-Ouatta (300 km au sud de Béchar), isolés, restent encore coupés du monde à cause de l'effondrement du pont de cette localité. La commune de Timoudi, isolée par oued Saoura et dont les pylônes électriques arrachés par les eaux de pluie en furie, qui ont tout ravagé sur leur passage, est toujours sans électricité. Selon le wali de Béchar, la route reliant Igli à Taghit et celle reliant Adrar à Béchar ont été réparées et rouvertes à la circulation, grâce au concours de l'Armée nationale populaire, qui a été dès les premiers jours de la tragédie de cette région sur tous les fronts. Pour ce qui est de la scolarisation des élèves sinistrés de la daïra d'Ouled Khedir, toutes les dispositions ont été prises, pour que ces enfants reprennent les cours dans les plus brefs délais. À cet effet, les autorités locales ont doté cette région isolée du sud du pays de 150 lit superposés, d'une citerne de 10 000 litres et d'une ambulance tout-terrain. Pour Azzedine Mecheri, wali de Béchar, la route de Hassi Abdallah, dont l'étude technique est terminée, est la principale priorité de la wilaya dont les responsables comptent sécuriser cette région par les routes de Zouzfana et d'El-Bayadh par Oued Namous. Par ailleurs, les 607 familles sinistrées dont les habitations ont été endommagées par les inondations ont été placées dans neuf centres d'accueil. Au 30 octobre dernier, les commissions techniques de la wilaya ont expertisé 2 849 habitations dont 900 ont été classées rouge et seront démolies. Pour reloger les sinistrés, la wilaya va puiser dans divers programmes (social, rural). Ils auront aussi droit à une aide destinée à la construction d'un logement neuf, soit à un soutien financier pour la réhabilitation de leurs maisons partiellement endommagées. Contacté, un sinistré nous a déclaré que sa maison a été inondée par les eaux pluviales qui ont endommagé les murs et le plafond. “Nous demandons aux autorités locales de venir constater de visu l'ampleur du drame qu'a vécu notre quartier”, affirme ce citoyen. Entassés encore dans une salle omnisports, des sinistrés nous ont déclaré que le pire a été évité à partir du moment où la population a été informée à l'avance des conséquences de cette tragédie. “Nous demandons aux autorités locales de démasquer les faux sinistrés et d'accélérer l'opération de relogement”, a déclaré Mme M. N. qui attend un logement social depuis plus d'une décennie. Sur ce point, M. Azzedine Mecheri nous a affirmé que la wilaya dispose de 1 200 logements sociaux pour loger tous les sinistrés et les demandeurs de logement. Toujours dans le même centre d'accueil du quartier Debdaba, les sinistrés victimes des intempéries, ayant affecté la région de Béchar, ont souligné qu'ils ne sont pas responsables des constructions édifiées sur le lit de l'oued. Concernant le secteur de la culture qui a été très touché lors de ces inondations, M. M. S., habitant la ville touristique de Taghit, nous a déclaré que Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, doit mettre la paquet pour restaurer ce qui reste des ksour et des sites archéologiques de cette région. Par ailleurs, le wali de Béchar a souligné que le choix du terrain pour la construction de Ghir-Lotfi a été fait hier au niveau d'un autre site. Il est à rappeler que le gouvernement vient de déclarer 13 communes de la wilaya de Béchar comme zones sinistrées et vient d'interdire toute construction à proximité des oueds et dans les zones innondables à haut risque. Rachid Roukbi