Jeudi 6 novembre, matinée pluvieuse et forte circulation sur l'autoroute entre Thénia et Alger. Une passerelle peu fréquentée par les piétons trop pressés de se rendre au souk des voitures d'occasion. Des groupes d'hommes de tous âges traversent loin de la passerelle pourtant construite expressément pour cet usage. Dès l'entrée du marché, face au parking gardé, on est accueilli par les belles berlines de luxe, Mercedes, BMW, 4X4 Volkswagen ou Hyundai. Mais le gros des curieux s'empresse de se rendre plus haut, sur la place, où sont exposées les petites cylindrées destinées aux petites bourses. Aux petites bourses ? C'est à voir. Une Super 5 Renault 1986 coûtait, (prix demandé par le vendeur) au cours du mois d'octobre, 28 millions de centimes, alors qu'elle valait, au mois d'août entre 19 et 20 millions de centimes. Une Clio Debza, diesel 1,9, coûte (prix demandé) entre 38 et 42 millions. Ce matin, on offre 24 millions pour une Super 5 1989, mais le propriétaire refuse de la céder. Il est vrai que c'est encore trop tôt, à 8h30, pour espérer décrocher une bonne affaire. Le propriétaire d'une Marutti 800, année 2004, prétend qu'on lui a offert 35,7 millions, pas moins ; pour son auto, une Fiat Uno (1989), il exige 24 millions, une Fiat Punto 1998, 29 millions, une Super 5 (1988) est proposée à 34 millions, une 106 Peugeot (1998) 24,5, une autre Super 5 (1991) 27, une autre 106 (1998) 32, une Clio diesel (1995) n'a pas encore été mise à prix, même chose pour une Fiat Panda (98) et une Fiat Uno (87). Voici une Clio 3 portes, année 92, sans mise à prix, une Renault 5 an 84, pour 19,5 millions, une Chevrolet Spark (tiens ! tiens !) 2006, sans mise à prix, une Atos 2005 pour 50 briques (presque le prix du neuf il y a quelques mois à peine !), une autre Atos (2004) à 44 millions, une 4 L Renault (an 1985), déglinguée, à 15 millions, une VW Polo an 92, “propre” dont le propriétaire demande 29,5 millions. Il prétend l'avoir payée ce prix-là le 29 juin dernier et qu'il a changé deux pneus. On finit par partager la poire en deux et trouver un terrain d'entente à 26,5. C'est OK, l'affaire est dans le sac et tout le monde est heureux de conclure l'affaire. On verse 2 000 Da pour les arrhes, on échange les numéros de téléphone, puis on se donne rendez-vous à Tikobaïne, près de Boudjima, pour le paiement de l'intégralité. Avant de quitter le marché, un dernier coup d'œil à une superbe Yaris noire 2008 dont le propriétaire réclame plus de 1 million de dinars. Le prix du neuf, pour une année de vieillissement.