Cette rencontre sera rehaussée par la présence de Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, et de son homologue britannique, Gareth Thomas, ministre d'Etat chargé du Commerce et des Investissements. Comment convaincre les businessmen britanniques de mettre leur argent dans le marché algérien ? Quelles sont les opportunités d'affaires qu'il recèle ? En quoi est-t-il lucratif ? Les réponses à ces questions figureront au cœur du plaidoyer qui sera développé par des représentants du secteur économique algérien, au cours d'une conférence qui se tiendra à Londres le 6 novembre prochain. Cette rencontre est organisée par The Middle East Association, une ONG spécialisée dans la promotion des investissements britanniques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Elle est également sponsorisée par des institutions de renom comme Oxford Business Club et le géant de la construction automobile Royles Ross. Outre les orateurs algériens, des cadres britanniques faisant partie d'établissements financiers, à l'instar de la banque HSBC, de compagnies d'assurances, d'organismes de calcul des risques en matière d'investissement et de multinationales dont Unilever, spécialisée dans l'agroalimentaire, interviendront dans le débat pour livrer leur propre analyse sur les avantages et les contraintes du marché algérien. La rencontre sera inaugurée par Hamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, et Gareth Thomas, son homologue britannique en charge du Commerce et des Investissements. Andrew Henderson, ambassadeur du Royaume-Uni à Alger, comptera également parmi les tribuns. Le diplomate interviendra en dernière partie des travaux, sous le thème : “Les opportunités d'investissement dans l'industrie.” Au cours d'une rencontre en février 2008 sur la réalité et les perspectives de coopération algéro-britannique, le diplomate avait dressé un constat mitigé de la situation politique, sécuritaire et sociale en Algérie, qui, à son avis, est de nature à freiner les ardeurs de potentiels investisseurs. L'instabilité du climat sécuritaire par exemple est mise en évidence par le Foreign Office qui déconseille formellement à ses ressortissants de se rendre en Algérie, sauf en cas de nécessité absolue. Depuis les attentats du 11 décembre 2007 contre le Conseil constitutionnel et le bureau du Pnud à Alger, le département des Affaires étrangères a revu à la hausse le degré de la menace terroriste dans notre pays, en la qualifiant de persistante. Comment, dans ces conditions, captiver les hommes d'affaires du Royaume-Uni ? L'évaluation du risque politique et sécuritaire, bien évidemment, figure à l'ordre du jour de la conférence du 6 novembre. Tim Willis, directeur des opérations pour l'Afrique du Nord de Control Risk, et John Marks, patron de Cross Border Information (deux organismes spécialisés dans l'évaluation des risques en matière d'investissements) se prononceront sur la solvabilité du marché algérien, au regard de la conjoncture politique et sécuritaire. Il va sans dire que le terrorisme n'est pas l'unique raison qui explique la frilosité des hommes d'affaires britanniques. Les hésitations observées dans la conduite des privatisations et le cafouillage du dispositif législatif mis en place pour accompagner la politique de libéralisation découragent plus d'un. Des avocats d'affaires conviés à la conférence s'exprimeront sur cette question. Le reste des interventions s'articulera sur la nature des secteurs propices à l'investissement. À titre d'illustration, l'industrie pharmaceutique est un domaine qui intéresse au plus haut point les firmes britanniques, dont GlaxoSmithKlane. Son vice-président prendra la parole durant la rencontre pour faire connaître les intentions de sa société. À ce jour, la présence britannique en Algérie concerne surtout le secteur des hydrocarbures, à travers British Petrolum (BP), dont le montant des investissements se chiffre à 4 milliards de dollars. De son côté, Sonatrach dispose de forages au Royaume-Uni. La compagnie de gaz et d'électricité Sonelgaz approvisionne la Grande-Bretagne en gaz liquéfié. En 2010, elle va satisfaire 10% de la demande de ce pays. Il est à savoir que le volume des exportations en 2007 a atteint 910 millions de livres pour l'Algérie (vers le Royaume-Uni), contre 169 millions de livres pour la Grande-Bretagne. Depuis la visite du président Abdelaziz Bouteflika à Londres en juillet 2007, les relations entre les deux pays ont connu un certain dynamisme en matière de coopération économique. Il y a un an, le duc d'York, second fils de la reine Elizabeth II, conduisait en Algérie une délégation importante d'hommes d'affaires britanniques. En sa qualité de représentant du Royaume-Uni en charge du commerce et des investissements, le prince Andrew avait pour mission de susciter l'intérêt des businessmen de son pays pour le nôtre. S. L.-K.