Après une timide affluence en fin de matinée, une foule immense envahissait, en milieu d'après-midi, ce vendredi, le premier salon de l'enfant. Les petits couraient dans tous les sens et affichaient des mines heureuses malgré le manque d'espace et la chaleur qui sévissait à l'intérieur des deux pavillons. Contrairement à leurs enfants, les parents étaient mécontents. La déception se lisait sur leur visage. “Nous sommes déçus ! Quand nous avons entendu parler de ce salon, nous étions heureux de savoir qu'il allait y avoir un espace consacré à l'enfance. Malheureusement, notre désillusion était grande à notre arrivée à cause du manque d'espace. Nous avons remarqué également qu'il y a très peu d'activités pour les petits”, dit une mère de famille, venue avec ses deux enfants. Elle ajoute : “Un salon de l'enfant est censé disposer d'espaces pour des ateliers comme le dessin, le coloriage ou la lecture. La majorité des exposants sont des sociétés qui font la promotion de leurs produits”. Une autre mère trouve que “c'est une bonne initiative. Je sais qu'il y a une bonne idée derrière l'initiative, mais dommage qu'il n'y a pas beaucoup d'espace et pas assez d'activités et d'animation pour les enfants d'autant que c'est leur salon. De plus, les articles exposés sont coûteux et ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Il y a des enfants qui pleurent parce que leurs parents ne peuvent pas leur acheter le jouet qu'ils veulent. J'espère que les prochaines éditions seront plus réussies”. Le premier pavillon compte pas moins de 11 stands réservés à la nourriture et seulement 6 dédiés aux livres. Un seul parc est réservé aux jeux et les enfants sont contraints de faire la queue pour pouvoir accéder au toboggan. Un grand nombre de sociétés offrait des sucreries qui, si elles font leur bonheur, ne les protègent pas pour autant des maladies. “Je suis contente d'être ici. Je m'amuse bien. On m'a offert des boîtes de bonbons et du chocolat. Il y a aussi des jeux qui nous permettent de gagner des cadeaux”, raconte Sonia, une fillette de 7 ans. Parmi les entreprises qui proposent des jeux aux enfants, une société appelée Chips Bnine a placé deux grands puzzles sur une grande placette où deux enfants s'affrontent. La règle du jeu est simple : le premier qui finit de rassembler toutes les pièces gagne un cadeau symbolique. Des casquettes, des mini-puzzles, ou un cadre qui porte l'insigne de la marque. Venue de Ghardaïa, l'association Tofola Saïda, quant à elle, propose des activités comme le dessin, le coloriage et la lecture. Chaque enfant se voit offrir un livre. “Malgré l'espace réduit, nous essayons de faire participer les petits. Nous leur demandons de lire des petites histoires. En guise de cadeau, on leur offre un livre à la fin de la lecture”, explique Salim Hadj Ayoub, un membre de l'association. Autre organisme présent, SOS-Kinderdorf, qui est l'invité d'honneur du salon. Selon Bouzahri Mohamed Amine, responsable du département recherche de fonds et communication, la présence de son association est importante. “Qui d'autre que nous peut représenter l'enfant ? Nous sommes invités d'honneur à ce salon et notre association assure l'animation. Ainsi, une chorale va chanter en langue française et en langue arabe. Un défilé de mode est également programmé pour nos petits chérubins dans l'autre pavillon”. Il précise que “les enfants de l'association ont ramené des petits cadeaux aux autres petits qui viennent les voir”. “Nous offrons aussi des livres aux enfants pour les sensibiliser sur le fléau de l'attouchement sexuel dont ils peuvent êtres victimes, et les aider ainsi à s'exprimer et à casser les tabous”, ajoute Ruot Gérard Aïssa, représentant de SOS-KDI en Algérie. Le second pavillon accueille les membres de la Protection civile qui ont profité de l'occasion pour exposer leur matériel d'intervention. Certains se chargeaient d'expliquer en quoi consiste leur travail. La police était aussi présente à travers l'exposition des motos et leurs uniformes. Un mini-karting a été aménagé à l'extérieur pour initier les enfants au respect du code de la route en présence d'un agent de police qui leur explique les règles à observer pour une bonne conduite. À noter enfin que le ministère de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté algérienne à l'étranger, le ministère de l'Environnement, ainsi que les Scouts musulmans algériens sont également présents à cette manifestation qui se poursuivra jusqu'au 10 novembre. DJAZIA SAFTA