“L'appréhension et la réticence engendrées ont fini par gagner non seulement les foyers, mais surtout par éveiller le doute chez les responsables.” Les responsables locaux de l'Algérienne des eaux ont beau rassurer sur les ondes de la radio locale, mais l'expectative et les interrogations suscitées demeurent tant vivaces. L'eau potable qui coule dans les robinets des citadins mostaganémois et des habitants de nombre d'autres centres urbains a pris depuis quelque temps une couleur jaunâtre et un incommodant arrière-goût de vase. Une altération qualitative de l'eau provenant du barrage du Gargar implanté dans la wilaya de Relizane, qui subsiste malgré le traitement approprié et “routinier” au niveau de la station, et qui suscite une pointe d'inquiétude auprès de certains abonnés de l'Algérienne des eaux. “Elle est polluée et impropre à la consommation !” prétendent certains qui affirment avoir été contraints à l'achat de l'eau minérale pour les besoins de consommation courante. “Toutes nos réclamations auprès du service concerné sont restées sans réponse !” soutiennent d'autres habitants non moins mécontents. L'appréhension et la réticence engendrées ont fini par gagner non seulement les foyers, mais surtout par éveiller le doute chez les responsables ayant à charge des collectivités, à l'instar des établissements scolaires, de l'université ou des centres de détention. Un sentiment d'appréhension sommes toutes légitime et compréhensif, mais qui n'inspire pas grande inquiétude au sein du service concerné par la desserte des agglomérations en eau potable. “L'eau ne présente aucun danger quant à sa consommation !” expliquait récemment sur les ondes Radio-Mosta FM un cadre de l'entreprise publique de desserte en eau potable. Elle est potable et répond aux normes requises en matière de potabilité, assurait-on avant de révéler l'origine de cette altération de la couleur et du goût. Un “désagrément” qu'il va falloir chercher dans la wilaya voisine de Relizane et au niveau du barrage du Gargar à partir duquel sont alimentées les wilayas de Mostaganem et d'Oran. À hauteur de trois millions de m3 d'eau emmagasinés au début du mois d'octobre, ledit réservoir venait d'enregistrer son plus bas niveau de remplissage depuis sa mise en eau. Un seuil critique qui se traduit par une plus forte concentration en vase et autres sédiments en décantation au fond de l'ouvrage hydraulique. À ce niveau, et faute d'infrastructure d'alimentation alternative, seule la ville de Mostaganem continuera à pomper un eau de plus en plus rare et de plus en plus boueuse. Une eau dont on ne pouvait se passer, mais qu'il va falloir, en revanche, surveiller sérieusement quant à la qualité. À cet égard, on indique que les analyses physico-chimiques sont quotidiennes. Les résultats enregistrés jusque-là, ayant vérifié la conformité aux normes de potabilité, semblent inspirer confiance. Dans le même cadre préventif, et dans l'esprit d'une vigilance accrue, on s'attelle à ce que l'eau soit quotidiennement traitée au chlore. Un traitement qui s'opère au préalable au niveau de la station centrale de desserte du Cheliff, mais qui concerne également les 20 réservoirs insérés sur le réseau d'alimentation en eau potable. M. O. T.